Développement local de Lanfièra (Sourou) : Le maire Lassina Sanogo y croit

Publié le jeudi 2 mars 2017 à 17h17min

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Développement local de Lanfièra (Sourou) : Le maire Lassina  Sanogo y croit

La commune de Lanfièra est située dans la Boucle du Mouhoun, dans la province du Sourou. C’est le 29 août 1985 qu’elle a été érigée en département. Elle compte 12 villages et couvre une superficie de 552 km2 pour une population estimée à 20.000 habitants et est constituée en majorité de Dafing (Marka), Samos, Peulhs, Mossis et Bobos. Son conseil municipal compte 25 conseillers dont une femme. Dans la commune, la plupart des services administratifs sont représentés et implantés à Lanfièra. Pour ces services, on note un manque criard de ressources humaines, de moyens matériels et des équipements. Lanfièra dispose aussi de potentialités économiques, sociales et culturelles qui attendent d’être mieux exploitées et valorisées. C’est ainsi que sur le plan historique et culturel la commune dispose d’importants sites et monuments parmi lesquels la mosquée aux 66 minarets, le palais et le mémorial Karamogo Ba SANOGO. Le locataire de la mairie de Lanfièra dans le Sourou se nomme Lassina Sanogo. Il est transitaire de formation. Aux dernières élections son parti l’UPC (Union pour le Progrès et le Changement) a obtenu une majorité confortable qui lui a permis de diriger le conseil municipal. Mais il a fait une ouverture pour les autres partis si bien que le MPP (Mouvement du Peuple pour le Progrès) occupe des postes au niveau du bureau du conseil municipal. Lassina Sanogo a été élu maire avec 22 voix de conseillers sur 25 présents. Il est le 3e maire de Lanfièra depuis la création de la commune.

Quelles étaient vos ambitions pendant la campagne ?

Lassina Sanogo : Pendant la campagne j’avais des ambitions fortes pour le développement de la commune et je les ai exposées aux populations qui m’ont élu sur la base de la confiance qu’elles ont placée en ce programme.
Le programme ici est basé sur les priorités qui sont multiples : l’enseignement, la santé, les infrastructures routières, l’eau. J’ai aussi à cœur de former les jeunes et les femmes sur la maraîcher-culture et l’agriculture. Je veux élaborer des modules de formation et chercher des partenaires pour aider les jeunes à se battre pour s’épanouir. Je pense aussi aux structures de micro-finances que j’invite à venir octroyer des crédits aux jeunes et aux femmes pour leurs activités. Je me bats pour mobiliser tout ce monde afin que la commune puisse se développer.
Sur papier la commune de Lanfièra compte 12 villages avec deux grands campements peulh qui ne sont pas encore érigés en village.

Quels problèmes rencontrez-vous le plus souvent dans votre commune ?

Les problèmes il y en a beaucoup au niveau des populations mais le plus récurrent est le conflit agriculteurs – éleveurs. Généralement les éleveurs s’occupent des animaux des cultivateurs. Mais de plus en plus les aires de pâturage diminuent au profit des champs. Chaque fois nous assistons donc à des disputes qui heureusement n’ont pas encore fait de victimes. A chaque fois, grâce au soutien des forces de sécurité, nous avons pu trouver des solutions.

Quelle est la particularité de cette journée que vous célébrez aujourd’hui ?

Cette journée du mémorial dédié à Karamogo Ba est très importante parce que nous comptons nous baser sur cette date pour fédérer toutes nos actions en faveur de Lanfièra. Parce que ce fut un grand homme qui écoutait et qui était écouté au-delà du Burkina. Il était un rassembleur tolérant, homme de culture et intellectuel. Que l’Etat lui reconnaisse toutes ces qualités est un mérite pour lui et un grand honneur pour nous ses petits-fils. Nous espérons que d’autres actions seront menées en sa mémoire.

Comment allez-vous améliorer votre assiette fiscale ?

La commune de Lanfièra couvre une superficie de 552 km² avec une population de 20.000 âmes. La question des recettes est très complexe dans les communes rurales à cause de l’incivisme. Dans le Sourou, des communes comme Lanfièra et Di sont enviées par d’autres parce qu’il y a des activités commerciales qui s’y mènent. Mais en réalité les recettes sont faibles ; les populations ne s’acquittent pas bien des taxes. Nous sommes autour de 15 millions de recettes propres par an.
Nous allons donc sensibiliser les populations pour qu’elles comprennent la nécessité de payer les taxes pour le développement de la commune. Ici à Lanfièra nous avons plus de 2.000 hectares de périmètre aménagé divisés en parcelles de 0,25 hectares pour au minimum 8.000 producteurs.

Si chacun de ces producteurs acceptait payer au moins 1.000F par an à la mairie, cela nous donnerait un fonds considérable pour la réalisation de nos projets. Il y a beaucoup de potentialités tel que le marché de Gouran qui est très important et qui devait améliorer nos recettes mais les commerçants disent qu’ils payaient des taxes et ne voyaient pas de résultats donc, ils ne veulent plus continuer à payer. C’est à nous de les sensibiliser pour qu’ils comprennent la nécessité d’aider l’Etat qui ne peut pas tout faire. Il faut que nous-mêmes nous fassions quelque chose avant que l’Etat ne vienne en appui.

Avez-vous un dernier mot ?

Mon dernier mot c’est de remercier le faso.net et tous les organes de presse qui sont venus relayer la cérémonie d’inauguration du mémorial dédié à Karamogo Ba. Grâce à vous la commune de Lanfièra sera visible et reconnue dans tout le pays et au-delà. Je remercie également tous ceux qui sont venus à cette cérémonie. J’invite surtout les investisseurs de tous bords à venir nous aider dans la réalisation de nos projets pour Lanfièra. Les portes de la commune sont grandement ouvertes.

Propos recueillis par David Demaison Nébié
Correspondant dans la Boucle du Mouhoun
Lefaso.net

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