Aperçu historique de la commune de Lanfièra (Sourou) avec SANOGO Karamogo, Chef de canton

Publié le vendredi 3 mars 2017 à 16h59min

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Aperçu historique de la commune de Lanfièra (Sourou) avec SANOGO Karamogo, Chef de canton

Karamogo Sanogo est le 4e chef de canton de Lanfièra dans la province du Sourou depuis 2007. Ce retraité a commencé sa carrière comme enseignant à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM) en 1967-1968 avant de poursuivre ses études en administration et en Sciences Economiques. A son retour au pays en 1974, Karomogo Sanogo a été nommé Directeur Adjoint du Budget, ensuite Directeur des Affaires Administratives et Financières de la CEAO. En 1978 il démissionne sur les conseils du Professeur Joseph Ki Zerbo pour se faire élire député aux élections de la même année. Deux ans après, à la suite du coup d’Etat du Colonel Saye Zerbo, il a été nommé directeur général de l’usine textile de Koudougou. En 1983 avec l’avènement de la révolution, Karamogo Sanogo a été dégagé comme beaucoup d’autres intellectuels. A partir de ce moment il s’est débrouillé seul, jusqu’à ce qu’une entreprise japonaise l’embauche pour la vulgarisation des insecticides au Burkina. Il est resté dans cette activité jusqu’à sa retraite.

Pouvez-vous nous faire l’historique de votre village chef-lieu de canton et de la commune ?

Je suis le 4e chef de canton de Lanfièra après le décès de mon père. Le premier chef de canton s’appelait Souleymane et il a régné 27 ans, le second se nommait Oumar. Il est resté chef de canton pendant 5 ans. Le troisième qui était mon père a régné 52 ans et moi son successeur je suis à ma 10e année.

L’histoire de Lanfièra je la détiens en grande partie de la tradition orale. Et vous savez comme moi, avec cette tradition orale, il n’y a pas un système de datation exacte. Selon ce que mon père défunt m’a dit, Lanfièra a été créé à une date difficile à déterminer et les deux mosquées sont les signes les plus anciens. Lanfièra signifie le lieu de la paix, où il fait bon vivre.

L’ethnie majoritaire à Lanfièra est le Dafing. Les autres ethnies sont venues vers 1967 et occupent la partie du village qui va vers Dédougou. Ici la majorité des habitants sont des musulmans. Ceux qui pratiquent d’autres religions sont venus d’ailleurs ou envoyés par l’Etat. Le fondateur de Lanfièra s’appelait Mahamadou. Il était considéré comme un saint après avoir fait beaucoup de voyages à Djenné et à Tombouctou.

Dans les environs de Lanfièra, le périmètre de Benkadi irrigué sur instruction de feu capitaine Thomas Sankara est à l’abandon. Comment jugez-vous cette situation ?

La situation est déplorable. Vous savez, même dans les pays développés, il y a souvent surproduction de blé. Donc chez nous, il n’y avait pas le marché pour écouler les produits.

Comment vous êtes-vous retrouvé à la tête de l’usine textile de Koudougou ?

Vous savez, quand les jeunes ont pris le pouvoir en 1982 avec Saye Zerbo, ils considéraient que tous ses collaborateurs devaient quitter la Fonction publique. C’est ainsi que j’ai fait 19 mois à la tête de l’usine textile de Koudougou. Tous les militants de notre parti ont été ainsi dégagés avec Joseph Ki Zerbo lui-même. Chacun a géré la situation à sa manière.

Propos recueillis par David Demaison Nébié
Correspondant dans la Boucle du Mouhoun
Lefaso.net

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