Au lycée départemental de Bomborokuy, les problèmes sont nombreux et multiformes. Le personnel vit très souvent des incompréhensions, juste parce qu’il ne dispose pas d’un cadre d’échange interpersonnel à l’instar des assemblées générales et des conseils de rentrée et de fin de trimestre. Il y a donc un manque d’écoute et de communication au niveau du personnel qui se manifeste par des mésententes. L’on note également un manque d’installation électrique et de matériel informatique qui rend le service assez difficile et lent.

Il n’y a pas suffisamment de mobilier de bureau et en termes de matériel, le secrétariat ne dispose que d’une machine dactylographique et une machine de reprographie vieille de plusieurs années dont l’état laisse à désirer. « Nous manquons presque de tout car notre budget ne nous permet pas d’assurer le fonctionnement du service. Nous avons toujours eu recours à des sollicitations à d’autres services publics, à des filles et fils du département pour boucler l’année académique », nous a confié un enseignant.

La nouvelle de la fusion du lycée et du collège nous a été rapportée par le proviseur à l’issue du conseil de direction tenu à Dédougou. Après cela nous avons reçu le directeur régional de l’enseignement secondaire de la boucle du Mouhoun qui a signifié que l’objectif premier de cette fusion est de permettre une gestion unique du personnel qui va désormais cohabiter dans la même enceinte. Cette fusion va permettre aussi de réduire le coût des vacations parce que les professeurs du lycée qui intervenaient seulement au collège en tant que vacataires devront désormais remplir les horaires obligatoires qui leurs sont imposés. L’économe mentionne que cette fusion joue contre la comptabilité du fait qu’elle n’était prévue dans le plan de gestion de l’établissement.

Les effectifs du lycée départemental et le collège d’enseignement général s’élèvent à 839 élèves pour 09 salles de classes qui laissent à constater une répartition par classe hors normes. « Nous observons des difficultés de recouvrement du fait que certains parents d’élèves n’ont pas de ressources financières conséquentes pour faire face aux charges des frais de la scolarité. Il est aussi de même à signaler que même avec un taux de recouvrement de 100% nous ne saurons faire face aux charges de la gestion.

Les subventions de l’Etat sont faibles et arrivent tardives au regard des charges de la gestion de l’établissement. Au regard des réalités actuelles, l’établissement ne pourrait pas recruter à la rentrée prochaine si toutefois il ne parvient pas à construire de nouvelles salles de classes, surtout pour ouvrir le second cycle. Mais l’ouverture d’un second cycle ne manquera pas d’incidence sur le bilan financier. A ce propos, le trésorier a souligné que cela pourrait occasionner l’emploi de nombreux professeurs vacataires, vu que les professeurs dans leur majorité ne sont titulaires que du CAP-CEG, ce qui ne les autorise pas à dispenser des cours au second cycle. Lors de l’assemblée générale cette année encore, les parents d’élèves sont revenus sur la nécessité d’ouvrir la classe de seconde. « Mais tout dépendra des moyens financiers et du personnel que l’Etat met à la disposition du lycée », nous a martelé.

Au centre médical, on observe un manque criard de personnel qualifié au regard de la fréquentation du centre. En moyens logistiques, le centre médical de Bomborokuy, ne dispose pas d’ambulance. La dotation en fournitures de bureau et en consommables médicaux est insuffisante, d’où des recours au COGES très souvent pour fonctionner. Le personnel nous a fait noter le manque de matériel de protection. « Au regard du contexte évolutif de la santé, nous pensons qu’une remise à niveau constante du personnel s’impose pour faire face aux missions qui nous sont dévolues. En matériel informatique, nous ne disposons que d’un seul ordinateur de bureau qui est dans le bureau du Médecin-Chef du centre médical, ce qui fait que du coup tout le service ne peut en disposer au même moment ; et même si cela était possible, la seule machine ne peut aucunement servir de façon efficace et efficiente au regard du volume de nos activités. Concernant la prise en charge des patients indigents, il serait souhaitable de réorganiser cette pratique afin de mieux définir les critères d’indigence. Nous avons aussi assez de soucis dans la gestion des affaires courantes qui se résument entre autre par le manque fréquent de certaines molécules au niveau du district, du fait qu’au vu manque de personnel, nous ne disposons qu’une seule table de consultation malgré la forte fréquentation. Il y a enfin le besoin de renforcer le Dépôt MEG, le fait qu’on a de consultation médecin que 2 fois par semaine (lundi et jeudi), le fait que nous ne sommes pas assez nantis pour offrir des salaires conséquents aux 8 employés que nous nous avons recruté », nous a fait savoir le personnel.

Situation des écoles maternelles

La commune de Bomborokuy ne dispose d’aucune infrastructure de prise en charge de l’éducation préscolaire.Elle dispose de 15 écoles primaires dont 14 publiques et 1 privée.

Le CEG de Bomborokuy a une capacité d’accueil dépassée (469 élèves pour 6 classes). La nécessité d’ouvrir d’autres classes se pose avec acuité. Ce souci sera apaisé par la construction de deux classes en cours. Le CEG dispose d’un forage dont l’eau n’est pas potable. La commune de Bomborokuy compte 21 centres d’alphabétisation dont 6 féminins et 15 mixtes. Les APE et les AME sont confrontées à des difficultés telles l’analphabétisme des membres, l’absence de statut et règlement, l’incompréhension de la gratuité de l’éducation qui conduit les parents à un refus de paiement des cotisations des parents d’élèves. La commune rurale de Bomborokuy compte 3 CSPS pour une population de 14.465 habitants.

Eau potable et système d’approvisionnement

Les besoins actuels de la commune de Bomborokuy sont de 20 forages et de 4 bornes fontaines. La faible couverture de la commune en points d’eau crée une forte pression humaine et animale autour des infrastructures existantes. Les conséquences logiques sont les pannes intermittentes des forages du reste souvent vétustes. Dans l’ensemble, l’assainissement et l’amélioration du cadre de vie n’est pas encore une préoccupation des populations de la commune rurale de Bomborokuy.

Les recettes actuelles de la commune de Bomborokuy restent très faibles. Dans le cadre de la mobilisation des ressources financières pour le budget de la commune, des efforts importants restent alors à faire à travers la sensibilisation des acteurs, l’étude de l’assiette fiscale, la réalisation d’investissements pertinents et l’organisation de service de recouvrement. Des pistes d’investissement à prospecter peuvent concerner l’aménagement du marché au niveau du village de Bomborokuy. L’on pourrait aussi entrevoir l’organisation d’un marché de bétail muni d’un quai d’embarquement, la réalisation d’une gare routière car la commune constitue un important carrefour.

Analyse de la situation de la commune rurale de Bomborokuy

Le diagnostic de la commune rurale de Bomborokuy réalisé révèle qu’elle dispose d’énormes potentialités. Mais elle possède également des contraintes qui entravent son véritable développement. En effet, la production agro-sylvo-pastorale est confrontée à d’énormes difficultés. L’insuffisance et/ou la faible maîtrise de l’eau. Le faible niveau d’accès aux secteurs de base (éducation, santé et eau potable) et l’insuffisance d’infrastructures socio-économiques constituent aussi un handicap important pour la commune.

David Demaison Nébié
Correspondant dans la Boucle du Mouhoun
Lefaso.net