Le fleuve Mouhoun se meurt

Publié le vendredi 31 mars 2017 à 00h29min

PARTAGER :                          
Le fleuve Mouhoun se meurt

L’homme est le premier et principal ennemi de la nature. C’est le triste constat que nous avons fait lors d’une visite sur un des pans du fleuve le plus important du pays à savoir le Mouhoun. Dans sa partie vers le village de Sanakuy dans la province des Banwa, les faits parlent d’eux-mêmes. Nous nous y sommes promenés vendredi 24 mars 2017.

A cet endroit du fleuve Mouhoun, on avait l’impression que l’eau criait au secours. Et pour cause, le couvert des arbustes et des arbres qui le protègent des rayons du soleil sont détruits par des scieurs à moins de 20 mètres du lit du fleuve. Sans compter les arbres défrichés pour des champs au nez du lit. Cela provoque l’évaporation accélérée des eaux du fleuve en ces temps de chaleur. C’est pourquoi, on constate des poches de terre par endroits le long du fleuve. Alors, qui a ordonné l’abattage en série de ces arbres centenaires, protecteurs de ce cours d’eau ?

Selon certaines sources, ces abattages récents de caïlcédrats ont été effectués par des individus avec l’accord des autorités environnementales et la complicité des responsables locaux du village.

Si l’on n’y prend garde, le Mouhoun, seul fleuve pérenne de notre pays, risque de disparaître sous nos yeux par la complicité et le silence coupable de tous, si des actes pareils se poursuivent. Ce constat amer n’est qu’à un endroit du fleuve. Qu’en est-il alors des dégâts sur tout le long ? Où voulons-nous aller avec les discours quotidiens sur la protection de l’environnement, si le peu qui reste est sacrifié sur l’autel des intérêts égoïstes d’individus malveillants ?

Il faut que l’Etat prenne ses responsabilités pour remettre les choses à l’ordre. Pour cela, il est impératif de prendre les mesures vigoureuses suivantes :
  interdire les défrichages de champs jusqu’au lit du fleuve pour assurer et protéger le couvert végétal ;
  effectuer des sorties inopinées sur le fleuve pour vérifier le respect des mesures de protections ;
  Sanctionner sévèrement les agents et les responsables locaux qui autorisent les abattages et les défrichages jusqu’au bord du fleuve ;
  sensibiliser les populations à dénoncer tout cas d’acte illicite constaté sur les lieux.

Le fleuve Mouhoun étant le seul pérenne du Burkina Faso, il mérite beaucoup d’égards de notre part afin qu’il serve les générations futures. C’est donc un patrimoine à sauvegarder. A bon entendeur, salut !

David Demaison Nébié
Correspondant dans la Boucle du Mouhoun
Lefaso.net

Portfolio

PARTAGER :                          
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique