Foire du niébé du Sourou : L’optimisation de la filière dans un contexte de changement climatique au cœur de la 8e édition

Publié le lundi 1er mai 2017 à 23h27min

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Foire du niébé du Sourou : L’optimisation de la filière dans un contexte de changement climatique au cœur de la 8e édition

Organisée par l’association YIYE des femmes du Sourou, la 8e édition de la foire du niébé s’est déroulée du 28 au 30 avril 2017, à Kassan dans la commune de Tougan. « L’optimisation de la filière niébé, une réponse pour l’adaptation au changement climatique », c’est le thème de cette édition qui a connu la participation de plusieurs centaines de productrices et transformatrices du niébé du Sourou, du Nayala, du Zondoma, de la Léraba, mais aussi d’une forte délégation venue du cercle de Bankass (Mali). Expositions-ventes du niébé et ses produits dérivés, conférence publique, soirée culturelle, équipements des groupements de productrices ont marqué ces 48 heures de la fête du niébé.

Pour la campagne 2016-2017, le Burkina a produit plus de 600 000 tonnes de niébé dont 85 000 tonnes dans la région de la Boucle du Mouhoun. Dans la province du Sourou, la production est estimée à 26 000 tonnes. Des résultats certes satisfaisants, mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. De nombreuses difficultés annihilent les efforts consentis pour l’émergence de la filière niébé dans cette province. Il s’agit, entre autres, des attaques phytosanitaires, des difficultés liées à la conservation post-récolte et aux rendements faibles. Ainsi, le choix du thème « l’optimisation de la filière niébé, une réponse à l’adaptation au changement climatique » se veut un appel lancé à tous les acteurs (décideurs, producteurs, encadreurs) en vue de soutenir cette filière.

A cet effet, les réflexions et les échanges menés autour de la problématique 72 heures durant, ont sans doute permis d’explorer des pistes de solutions à ces obstacles à l’émergence de la filière. « Il s’avère nécessaire d’intensifier les productions agricoles en intégrant la préservation de l’environnement. Ceci va de l’équilibre du système productif du Burkina Faso », a souligné Jacob Ouédraogo, le ministre de l’agriculture et des aménagements hydrauliques. Puis, il a invité au respect des itinéraires techniques de production et aux normes de qualité des produits.

Le niébé, une solution dans le contexte du changement climatique ?

Clémence Dabiré, promotrice de l’évènement

Certes, le changement climatique joue beaucoup sur la production. Heureusement, « certaines plantes sont capables de supporter ce changement climatique et donner de bons rendements. Parmi celles-ci, il y a le niébé qui peut être une solution dans ce contexte de changement climatique », a expliqué Clémentine Dabiré/Binso, présidente de l’association Yiyè, promotrice de la foire du niébé du Sourou.

Au fil du temps, cette foire a pris une très grande envergure. « Aujourd’hui, nous avons dépassé le stade de la Boucle du Mouhoun, nous sommes actuellement au Zondoma et dans d’autres régions du Burkina Faso, nous travaillons aussi avec le cercle de Bankass du Mali. C’est donc dire que l’évènement prend de l’ampleur et enthousiasme les gens. Après chaque foire, les femmes veulent savoir où se tiendra la prochaine fête du niébé », s’est réjoui la présidente de l’association Yiyè.

Couscous, grumeaux, spaghetti à base du niébé

Produits dérivés du niebé

Comme lors des précédentes, plusieurs groupements de productrices et de transformatrices venues des différentes communes de la province du Sourou ont pris part pour prendre part à cette 8e édition de la fête du haricot. D’autres sont venus des provinces voisines du Zondoma et du Nayala, mais aussi de la Léraba et du cercle de Bankass, la 5e région du Mali où la culture du niébé prend de l’importance avec 2900 tonnes de niébé produit au cours de la campagne agricole passée.

« Le Burkina et le Mali sont liés par le sang et par l’histoire. Le Sourou et Bankass sont comme des frères siamois, inséparables. Après sept ans de participation à la foire du niébé, les populations du cercle de Bankass reconnaissent que cette expérience a eu un impact positif sur leur production agricole », a reconnu Boubacar Kané, le préfet du cercle de Bankass, chef de la délégation malienne.

Dans les différents stands d’expositions, productrices et transformatrices rivalisent d’ingéniosité. Ainsi, on pouvait y voir du couscous de niébé, des gâteaux de niébé, des grumeaux de niébé pour faire la bouillie, du spaghetti de niébé…

S’organiser pour répondre à la forte demande du marché

Les producteurs du Sourou

La demande en niébé est très forte aussi bien au niveau national que sous-régional. A titre d’exemple, le Nigéria, premier producteur de niébé d’Afrique de l’Ouest enregistre un besoin de 500 000 tonnes en 2017. D’où la nécessité pour les producteurs et transformatrices de s’organiser davantage car le produit est très demandé dans la plupart de nos pays voisins.

Pour l’organisation de la foire du niébé du Sourou, l’association Yiyè bénéficie de l’accompagnement de l’Etat burkinabè, du Centre national de la recherche scientifique et technologique, mais aussi de la commission de l’UEMOA. Elle a d’ailleurs témoigné de la commission à cette initiative et s’engage à l’accompagner autant que faire se peut, car elle participe de la promotion de cette filière, mais aussi et surtout à la lutte contre la pauvreté de la femme rurale.

Moussa Diallo
Lefaso.net

Lire aussi :http://lefaso.net/spip.php?article70797

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