De Tounou à Di : Histoire d’un peuplement

Publié le mardi 20 juin 2017 à 14h23min

PARTAGER :                          
De Tounou à Di : Histoire d’un peuplement

Le mardi 13 juin 2017 nous sommes allés sur les sites de l’ancien village de Di. Selon une source bien introduite, les ancêtres de l’actuelle commune de Di seraient venus du Mandé vers la fin du 17ème siècle suite à une guerre de succession qui opposa sept frères et qui a conduit à la désagrégation des deux grands empires soudanais du moyen âge que sont l’empire du Mali et l’empire Songhaï. Les premiers à s’installer portaient les patronymes SERI et KONE. Ceux-ci ont été suivis par les WONNI, les GOROU, les ZERBO, les SERME et bien d’autres lignages.

Parti du Mandé, l’ancêtre fondateur (SERI) du village de Di aurait eu pour dernière escale avant l’actuel site, le village de Kilokan. Il y a été rejoint par l’ancêtre des KONE et c’est ensemble qu’ils auraient décidé de traverser le fleuve pour s’installer à Di. Le village s’appelait Tounou à l’époque.

Suite à l’attaque du village par un méchant guerrier du nom de Paboro, le chef fit appel au Roi du Yatenga afin qu’il l’aide à vaincre ce dernier. Le Roi du Yatenga lui envoya un détachement militaire. Leurs descendants seraient aujourd’hui les WONNI. Ce serait donc après la pacification de la zone que l’ancêtre des SERI aurait dit à celui des WONNI « ka di » en langue dafing ou en dioula pour dire qu’il lui confie ou donne le village de Tounou. C’est ce qui a donné le nom Di au village.

Outre les SERI, les KONE et les WONNI, il y a aussi les ZERBO qui étaient de passage dans le village. A l’époque, le village avait connu une période de longue sécheresse. Le village fit appel à leur ancêtre qui était réputé avoir des dons pour faire tomber la pluie. Il le fit avec succès. C’est ainsi qu’on le retint dans le village et on lui octroya un site pour s’y établir.

Concernant les GOROU, ils seraient également venus du Mandé à la suite des SERI. Ils se seraient dans un premier temps établis au bord du fleuve sur une colline du nom de Gamsé. L’ancêtre des SERI fit appel à celui des GOROU qui était chasseur, pour abattre un méchant serpent qui s’attaquait aux enfants dans le village. Après son succès, le chef de village lui demanda alors de venir également s’établir à ses côtés. La commune de Di est aujourd’hui le fruit d’un brassage de plusieurs groupes ethniques venus de divers horizons du Burkina Faso.

Pouvoir traditionnel

Au plan traditionnel, chaque village de la commune est placé sous l’autorité d’un chef de village, d’un chef de terre et d’autres chefs coutumiers qui assument chacun une fonction politique ou magico-religieuse. Le chef de village et le chef de terre sont les personnages clés mais, ils sont assistés par un collège de sages et/ou de notables. Le chef de village est chargé de la gestion des questions politiques entre l’administration moderne et le village. Le chef de terre par contre est chargé de la gestion du domaine foncier villageois, ainsi que des litiges y afférents tout en veillant à la cohésion sociale dans la limite de ses pouvoirs. Il faut noter qu’à l’instar d’autres sociétés acéphales, l’autorité des chefs de village et de terre n’est guère coercitive. Chaque lignage jouit d’une portion de terres familiales gérées par un patriarche qui est le plus ancien dans la descendance patrilinéaire.

David Demaison NEBIE
Source : Plan Communal de Développement

PARTAGER :                          
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique