« L’exode rural, le problème d’eau et le manque d’infrastructures sanitaires freinent notre développement », Issiaka Jean Marie Vianney Djerma, maire de Toéni dans le Sourou

Publié le mardi 18 juillet 2017 à 00h56min

PARTAGER :                          
 « L’exode rural, le problème d’eau et le manque d’infrastructures sanitaires freinent notre développement », Issiaka Jean Marie Vianney Djerma, maire de Toéni dans le Sourou

Toéni est une commune rurale dans la province du Souro. Elle est située à 48 km au Nord-Ouest de la ville de Tougan, chef-lieu de la province dont elle relève. Elle est reliée à Tougan par la route nationale n°21 qui passe par les villages de Kouy, Dissi, Dounkou, Toéni, frontière du Mali. Elle est l’une des plus vastes communes de la province avec une superficie de 1.428 km², et compte environ 36.500 habitants répartis dans 27 villages.

Dans cette commune vivent des San, Kalanissé, Rinaïbé, Dafing, Peuls et Mossi. Toéni est une déformation linguistique par le colon. Sinon le nom du village provient d’une onomatopée qui est ‘’tchièn-tchièn’’ qui exprime un étonnement. En effet, le Djerma qui a créé Toéni vient de Gon à 7 km de Toéni. Le papa du 1er Djerma l’a cherché pendant longtemps pensant que son fils s’était égaré. Quand il l’a retrouvé, il a prononcé l’étonnement ‘’tchièn-tchièn’’ qui pourrait vouloir dire « Incroyable mais vrai ». C’est pourquoi le village est appelé ‘’tchèn’’ en san. Le colon lui a écrit Toéni. Toéni dispose comme infrastructures administratives d’une préfecture, de postes de services départementaux de l’environnement, de l’agriculture et d’élevage.

De par sa position frontalière, la commune dispose d’une brigade territoriale de gendarmerie. En matière socio-culturelle, il y a la marre aux crocodiles sacrés de Dounkou, les troupes de danses traditionnelles à Dagalè et à Loroni etc… L’actuel chef du village de Toéni s’appelle DJERMA Issa et est cultivateur. Au titre des personnalités de la localité l’on peut citer le colonel DJERMA Mamadou, ex-grand chancelier des ordres burkinabè, Honoré Toro DJERMA, ex-DG de l’institut national des statistiques et ex-cadre du bureau international du travail, Sita DJERMA, interprète, ex-secrétaire général du conseil africain des chargeurs et maire de Toéni de 2006 à 2014 et Ouoro Toro Justin, maître de conférence, directeur adjoint de l’UFR/LAC de l’UO.

Nous ne pouvons pas passer sous silence la contribution combien grande pour le développement de Toéni de sages comme Drissa TERI, Bia DJERMA connu sous le nom de major. Ils sont tous des personnalités de référence dans la commune. Issaka Jean-Marie Vianney DJERMA, le maire de cette localité que nous avons rencontré à Dédougou, les 15 et 16 juin, nous parle des contraintes au véritable développement de cette localité.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je me nomme DJERMA Issiaka Jean Marie Vianney. Technicien en électro radiologie et imagerie médicale.

Qu’est-ce qui vous a motivé à briguer la mairie de Toéni ?

C’est tout juste pour contribuer au développement de notre commune. C’est ce qui nous a motivé.

Comment avez-vous vécu les élections municipales ?

J’ai vécu les élections municipales sans la ferveur parce que c’était une vraie compétition avec un nombre élevé de candidats. Chacun a fait valoir ses arguments et j’ai été élu.

Sous quel signe placez-vous votre mandat ?

Je place mon mandat sous le signe de la cohésion, l’entente, la solidarité pour un développement harmonieux.

Que comptez-vous faire pour mobiliser les ressources nécessaires au développement ?

Pour la mobilisation des ressources, nous comptons sensibiliser nos frères pour qu’ils comprennent la nécessité de payer les taxes pour contribuer à la réalisation des infrastructures. C’est vrai que l’Etat alloue des ressources transférées mais elles ne suffisent pas pour prendre en compte tous les aspects du développement de la commune. Pour ce qui est des moyens, je pense que nous sommes un conseil municipal composé d’hommes et de femmes. C’est au sein de ce conseil que nous allons chercher les stratégies appropriées pour le développement de la commune.

Quelles sont vos ambitions pour la commune de Toéni ?

Nous voulons en tout cas réaliser beaucoup de choses. Nous ne prétendons pas soulever des montagnes mais doucement nous allons avancer dans les 4 ans qui restent et à la fin du mandat on fera le bilan. Nous avons une vision que nous voulons partager et c’est d’ailleurs pour cela que nous avons été candidat.

Y a-t-il des contraintes qui freinent le développement de Toéni ?

Les contraintes sont multiples et les principales que je peux citer c’est l’exode rural : les jeunes filles comme les garçons quittent chaque année les villages pour aller dans les villes comme Bobo-Dioulasso, Ouagadougou et même Mopti au Mali. C’est un phénomène très criard qu’on a du mal à contenir. Ensuite il y a le problème d’eau. A Toéni, depuis des années, le problème d’eau est préoccupant. La recherche d’eau occupe beaucoup le temps des femmes. Dès 4 heures du matin elles sont débout pour la recherche de l’eau qui n’est d’ailleurs pas bonne à boire. Tout ça ce sont des problèmes qu’il faut résoudre. Ensuite il y a les infrastructures sanitaires qui sont insuffisantes. Sur 27 villages il n’y a que 5 CSPS (Centre de santé et de promotion sociale, ndlr) fonctionnels. Le 5e vient de s’ouvrir récemment. Vous voyez le défi en matière de santé.

Quel message lancez-vous à vos populations ?

J’invite les populations à adhérer à nos actions et à nous accompagner. Quant à la classe politique, j’invite les uns et les autres à s’intéresser à la commune qui nous appartient tous. Qu’ils viennent s’imprégner des réalités de Toéni en participant aux conseils municipaux qui sont ouverts à tous. Nous attendons l’apport de tout le monde.

David Demaison NEBIE
Lefaso.net

PARTAGER :                          
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique