Vie de nos communes : « Je veux qu’on me juge à la fin sur les résultats et non sur ma personne », Lassina SANOGO, maire de Lanfièra

Publié le jeudi 10 août 2017 à 13h07min

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Vie de nos communes : « Je veux qu’on me juge à la fin sur les résultats et non sur ma personne », Lassina SANOGO, maire de Lanfièra

La commune de Lanfièra dans le Sourou compte 12 villages et couvre une superficie de 552km² pour une population estimée à 20.000 habitants et est constituée en majorité de Dafings (marka), Samos, Peulhs, Mossis et Bobos. Son conseil municipal compte 25 conseillers dont une femme. Dans la commune, la plupart des services administratifs sont représentés et implantés à Lanfièra. Pour ces services, on note un manque criard de ressources humaines, de moyens matériels et d’équipements comme à la gendarmerie par exemple. Lanfièra dispose aussi de potentialités économiques, sociales et culturelles qui attendent d’être mieux exploitées et valorisées. C’est ainsi que sur le plan historique et culturel, la commune dispose d’importants sites et monuments parmi lesquels la mosquée aux 66 minarets, le palais et le mémorial Karamogoba Sanogo. Comme personnalités reconnues on note Karomogo Sanogo le 4ème chef de canton, Bassirou Sanogo ex ambassadeur du Burkina en Algérie en 1984, El hadj Moussa Sanogo, ancien président de la chambre des représentants, le défunt Mamadou G. Sanogo ministre du plan sous le règne de Lamizana et bien d’autres. Le maire de cette commune cherche un jumelage aussi bien avec l’extérieur que l’intérieur. Lanfièra signifie « le lieu de la paix où il fait bon vivre ». Nous avons rencontré son maire le 29 juillet 2017, lors du forum des jeunes de la commune de Di. Nous avons eu un entretien avec lui.

En avril passé vous avez procédé à des dons de matériel médical dans votre commune. Pouvez-vous nous en parler un peu ?

Parlant des dons que nous avons faits aux deux CSPS (Centre de santé et de promotion sociale, ndlr), cela fait partie de nos préoccupations depuis notre arrivée à la tête de la commune. Nous voulons aider les populations dans plusieurs domaines et au niveau de la santé, les conditions de vie des malades ne sont pas du tout satisfaisantes. Nous avons fait des visites et nous avons constaté que des malades dorment sur des lits sans matelas et souvent même au sol. C’est pourquoi nous avons réfléchi sur comment aider ces centres avec nos moyens modestes sur fonds propres.

De quoi était composé ce matériel ?

Ce que nous avons pu faire c’est 15 matelas et deux tables d’accouchement dont une pour chacun des deux CSPS, une table de consultation. A entendre les agents de santé, ils étaient très fiers de recevoir ce petit matériel étant donné que l’Etat ne pouvait pas leur fournir ça cette année. La population également était heureuse de voir ce geste à l’endroit des CSPS.

Combien ce matériel vous a-t-il coûté ?

Pour le coût, nous avons été soutenus par un partenaire mais le tout nous a coûté 625.000 francs. Comme c’est la période morte aussi, nous avons pensé à la jeunesse en donnant à chaque village un ballon.

On a vu qu’une dame a reçu un vélo, pourquoi elle seule ?

Pour ce qui est du vélo octroyé à la femme, cela est une idée de l’ensemble des conseillers pour distinguer cette seule dame, conseillère parmi les 25 conseillers que compte la commune. Le vélo est un patrimoine de la mairie que nous avons prélevé. En plus, c’est pour nous une façon de promouvoir la mobilisation et l’implication des femmes dans les élections à venir. Nous souhaitons que par ce geste, d’autres femmes se manifestent pour les élections à venir afin que nous ayons le quota de 30% de femmes dans le prochain conseil municipal de Lanfièra.

Est-ce que certains ne vont pas interpréter cette manifestation comme de la publicité ?

Selon nous, ce n’est pas une façon de faire de la publicité. Nous avons pensé seulement que c’était un moment solennel pour parler de notre vision aux populations et rendre compte de ce que nous faisons. C’est l’une des rares occasions où tous les villages étaient représentés et nous avons profité faire bénéficier certains des fruits des efforts que tous ont déployés. Nous avons pour ambitions de mettre l’accent sur la jeunesse et les femmes. Cela nous tient beaucoup à cœur et nous pensons à un système de micro-crédits pour les aider à mener des activités génératrices de revenus.

Que pensez-vous de la sécurité dans votre commune ?

Je peux dire qu’on est sécurisé et pas sécurisé puisque nous sommes à 25 km du Mali. Le seul service de sécurité qui existe est la gendarmerie où les agents en poste ne valent pas une bonne dizaine. Si on considère qu’il y a l’insécurité au Mali et que ça peut arriver chez nous à tout moment, nous pensons qu’il faut renforcer le personnel et les doter en matériel roulant conséquent. La sécurité est très importante surtout en cas de terrorisme.

Que comptez-vous réaliser dans les quatre années à venir ?

Pour les quatre années à venir, je veux qu’on me juge à la fin sur les résultats et non sur ma personne. Et les résultats c’est les investissements hydro-agricoles qu’il faut réaliser pour fixer les jeunes. Si on arrive à aménager les périmètres, on peut créer des emplois pour les jeunes. Le Sourou est économiquement viable grâce à Lanfièra et Di qui produisent beaucoup. Nous nous battrons pour aller dans ce sens.

David Demaison NEBIE
Lefaso.net

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