Infrastructures scolaires : La population de Koin se mobilise pour sa troisième école primaire.

Publié le lundi 29 septembre 2014 à 18h32min

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Infrastructures scolaires : La population de Koin se mobilise pour sa troisième école primaire.

Fonctionnelle depuis 2011, l’école Koin ‘’C’’ (province du Nayala) n’existe encore que sur des sites provisoires. Pour changer la donne, les fils et filles du village ont entrepris de de se retoucher les manches. D’où la reprise, le samedi 20 septembre 2014, des travaux sous l’impulsion de l’association « Koinbienkô », en présence de la population sortie nombreuse.

C’est donc parti pour la construction du premier bâtiment de l’école Koin ‘’C’’. Ce premier bâtiment comporte trois classes de 72 m² chacune, un bureau et un magasin. Des classes à même de contenir d’importants effectifs, répondant à la demande dans ce village qui est l’un des plus peuplés de la commune de Toma.

Pour sa construction, la population a commencé à se mobiliser depuis 2013. A ce jour, le projet semble avoir emballé tous les fils et filles du village : ceux qui y habitent rassurent quant à la disponibilité des agrégats, tandis que ceux qui n’y résident pas travaillent à la mobilisation des ressources financières nécessaires. L’on est encore loin du compte, mais la détermination de part et d’autre présage du parfait aboutissement du projet. C’est en tout cas l’engagement pris par les fils et filles du village sous l’impulsion de l’association « Koinbienkô » que préside le Dr Cyriaque PARE et qui œuvre pour le développement socio-économique du village.

Les acteurs, tous déterminés à jouer leur partition

A en croire le Conseiller municipal du village, Rigobert Paré, l’organisation des travaux de l’école a fait l’objet d’une première réunion de tous les quartiers, tenue au mois de juillet 2014 ; et une deuxième réunion est prévue pour fin septembre. Cette première réunion a été l’occasion de déterminer et de communiquer séance tenante, à chaque quartier sa part de travail. « Très bientôt, nous ferons en sorte que chacun des cinq quartiers s’exécute », a promis le Conseiller qui confie être convaincu de la détermination des habitants du village à jouer pleinement leur partition.

Les femmes du village, à en croire l’une d’elles, Safoura Drabo, « ont vraiment conscience que cette école va apporter la solution à la dispersion en plusieurs endroits des élèves de la même école Koin ‘’C’’ ». Même si à ce jour, rien de spécifique ne leur a encore été confié comme tâche, elles ne ratent pas les occasions ‘’d’ouverture du dossier école Koin C’’. C’est du moins, ce qu’a confié Safoura Drabo, avec la précision que les femmes sont prêtes pour apporter – à tout le moins - l’eau nécessaire aux travaux.

De leur côté, les fils et filles du village qui n’y résident pas, ont pu, au sein des démembrements - notamment à Ouagadougou, Bobo, Dédougou - de l’association Koinbienkô dont le siège est à Koin, mobilisé à ce jour, un peu plus de trois millions de francs CFA. Et les cotisations continuent.

Du ciment, ils en ont aussi à hauteur de deux tonnes pour la confection de 740 briques pleines. Autre apport des ‘’bou dènan’’ (ceux qui sont hors du village), le fer à béton. Là également, un petit acquis à portée de main. Mais beaucoup reste à faire en termes financier et matériels. Tout en les remerciant, le Conseiller Rigobert Paré leur demande « plus implication dans ce travail qui va être très bénéfique à leurs parents au village ».

Sécuriser 125 élèves dans une école dispersée

La mayonnaise a donc pris des deux côtés : ceux de l’intérieur, tout comme ceux de l’extérieur du village, tous ont affiché leur détermination à offrir à leurs enfants un cadre idéal d’apprentissage. Ce qui permettra, espère la directrice de l’école Koin ‘’C’’, Clarisse Ki/ Toé, à 215 élèves d’être au moins en sécurité ; mieux, d’avoir la sérénité requise pour étudier.

En attendant, c’est une école dispersée en plusieurs endroits sur des sites provisoires, relève-t-elle avec regret, qui va rouvrir ses portes dans quelques jours avec les classes de CP1, CP2, CE1 et CE2. Une école où, précise-t-elle, « Les élèves ne sont pas en sécurité » et où « les tables-bancs font également défaut ». Pour tout dire, Mme Ki explique : « Le fait que l’école Koin ‘’C’’soit sous paillotte constitue un grand frein au développement des effectifs de l’école. Nombreux sont ceux qui refusent d’envoyer leurs enfants chez nous. La preuve, tandis que dans les classes des écoles Koin ‘’A’’ et ‘’B’’, les effectifs sont de l’ordre de 70 élèves, à l’école Koin ‘’C’’, c’est la trentaine ou tout au plus la quarantaine. Je crois bien que c’est le manque de salles de classe où les élèves peuvent se sentir en sécurité, qui fait que les parents sont réticents à envoyer leurs enfants à notre niveau ».

Côté personnels enseignants, aucune inquiétude à se faire. C’est du moins, l’assurance qu’a donnée Clarisse Ki, visiblement heureuse de disposer bientôt d’un espace de 9 ha abritant un bâtiment flambant neuf. Mais des efforts restent à fournir encore. Dans ce sens, le Conseiller municipal Rigobert Paré, émet un chapelet de souhaits : « Que Dieu nous donne la santé pour pouvoir exécuter ce travail. Nous souhaitons également que l’entente s’instaure entre fils et filles du village. Que nos frères et sœurs hors du village nous aident à rester constamment sur le chemin de l’entente ».

Pour sa part, le président de Koinbienkô, Dr Cyriaque Paré, a invité ses frères et sœurs habitants du village, à s’approprier véritablement le chantier ainsi ouvert. Tout en réaffirmant l’engagement de tous les ressortissants du village à rester mobilisés pour la cause de cette école, il a lancé un appel à d’éventuels partenaires et donateurs pour soutenir cette initiative endogène décidée et portée par le village de Koin.

Fulbert Paré
Lefaso.net

De tous les quartiers, ils ont répondu à l’appel du 20 septembre

Félix Paré (Bonléa) :

Nous sommes vraiment contents de voir ces travaux démarrer. Au niveau de notre quartier, nous avons réparti par famille les tâches de ramassage de sable, gravions, cailloux. Et chaque famille va aussitôt se mettre à la tâche pour jouer sa partition. Ce travail ne peut être intenable pour nous.
Que tous les fils et filles du village qui résident ailleurs, s’y mettent véritablement afin qu’ensemble, nous puissions réaliser cette infrastructure de très haute portée. Déjà, nous tenons à les remercier pour l’initiative et pour les efforts consentis.
Nous avons conscience que le développement du village de Koin passera par l’école. Et cela, nous travaillons à ce que tous les habitants du village en soient convaincus.
Nous souhaitons ardemment qu’après la construction du bâtiment dont la fondation vient de démarrer, d’autres bâtiments à même de normaliser cette école, suivent le plus vite possible. Nous souhaitons également que le collège du village soit érigé en lycée où nos enfants pourront étudier jusqu’au baccalauréat.

Robert Ki (Tolopiè) :

L’importance pour le village du travail qui vient de commencer n’est plus à démontrer. De nos jours, un village n’ayant pas de fils et filles qui ont étudié, ne peut se développer.
Au niveau de notre quartier, l’organisation que nous avons mise en place, est prête pour jouer sa partition. C’est moi qui la dirige. Et aujourd’hui, j’ai demandé aux gens de mon quartier de sursoir à leurs activités champêtres pour venir sur le site de construction de l’école. A ceux d’entre eux qui m’ont dit qu’ils enverraient leurs représentants, je leur ai dit de venir personnellement.
J’ose espérer que tous nos frères et sœurs résidant hors du village, voudront nous soutenir jusqu’au bout de ce projet.

Alexis KI (Balankiouma) :

Nous accueillons le lancement de ces travaux avec beaucoup de joie et de détermination. Nous voyons en l’aboutissement de ce projet, la fin de notre calvaire de voir nos enfants étudier sous paillotes.
Depuis que notre quartier a été informé de cette initiative de construction de l’école Koin ‘’C’’, nous nous sommes concertés et nous avons mis en place une organisation pour bien assumer la part qui nous reviendra dans ce travail. J’ai foi que nous pourrons vaillamment jouer notre partition.
Jusqu’à ce jour, je doute fort qu’il y ait quelqu’un dans ce village qui veuille rester en marge de la dynamique de construction de cette école que nous attendons ardemment.
Nous souhaitons vivement que nos frères et sœurs hors du village et qui le peuvent, de nous aider en ciment, fer et autres matériaux à acheter. Pour notre part, nous nous chargerons de mettre les agrégats nécessaires à la disposition des maçons.
Que Dieu nous donne la force pour bien mener à bout ce projet, afin que nos enfants étudient dans des conditions meilleures.

Boyo Innocent Paré (Gnonsompiè) :

Nous sommes très heureux de voir démarrer les travaux de construction de cette école qui va contribuer au développement du village. Nous sommes prêts à jouer notre partition dans ces travaux.
Dans notre quartier, personne n’est réticente à s’investir dans ce projet. Je pense même que s’il y a des gens qui veulent se mettre en marge d’un tel travail, c’est que leur vie n’a plus de sens.
L’initiative et le démarrage effectif des travaux de construction de cette école nous rassurent que les fils et filles résidant hors de Koin, sont décidés à faire avancer le village. Nous leur demandons de continuer dans cette lancée. Ensemble, nous pourrons développer le village.
Nous voulons vraiment que le village se développe et que nous y soyons heureux. Rien qu’à voir le monde qui est sorti ce matin, l’on peut se convaincre de cette volonté qui anime les habitants de Koin.

Yacouba Paré (Kiènimpiè) :

A l’annonce de ce projet de construction de l’école Koin ‘’C’’, nous avons convenu de nous répartir les tâches qui nous incombent. Et tout le monde a marqué son accord pour conduire ainsi les travaux. Je pense que cette adhésion est fondée sur la conviction que cette école va contribuer au développement du village. Nous allons réunir les agrégats et confectionner les briques. Nous allons également accompagner les maçons en tant que main-d’œuvre. La fondation ainsi démarrée sera faite par 20 personnes de chacun des cinq quartiers du village. Ce sont donc 100 personnes qui vont réaliser la fondation.

Nous tenons à remercier nos frères et sœurs non-résidents à Koin, qui ont eu et conduit jusqu’à l’étape actuelle, cette initiative. Nous sollicitons davantage leur implication tout en leur promettant de jouer pleinement notre partition.

Propos recueillis à Koin par Fulbert Paré

Lefaso.net

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