Campagne agricole 2018 : De bonnes récoltes en perspective dans la Boucle du Mouhoun

Publié le lundi 24 septembre 2018 à 17h52min

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Campagne agricole 2018 : De bonnes récoltes en perspective dans la Boucle du Mouhoun

La fréquence des mauvaises saisons pluvieuses ces dernières années au Burkina Faso, avait fini par créer chez les paysans une sorte de psychose, voire de doute. Si bien qu’à cette saison hivernage, avec ses pluies abondantes, c’est l’agréable surprise et la satisfaction générale ! Les plantes, dans leur ensemble, présentent une bonne physionomie et présagent de bonnes récoltes.

Dans la région de la Boucle du Mouhoun, c’est la phase de floraison pour certaines cultures, d’épiaison pour d’autres et de maturation pour la plupart des champs de maïs. On assiste à une répartition spatio-temporelle assez bonne de la pluviométrie, avec de rares poches de sécheresse. Toutefois, cette année, dans cette partie du Burkina Faso, la saison des pluies s’est installée un peu tardivement, comparativement à l’année dernière. En effet, ce n’est que dans la dernière semaine du mois de juin que les braves paysans ont commencé les labours et les semis. D’où leur inquiétude quant à une issue heureuse de la saison, tant le début était difficile.

Mais de nos jours et au regard de la physionomie des plants, l’espoir et la joie se lisent sur les visages. Du sorgho au sésame en passant par le maïs, le niébé, l’arachide, le riz, le mil et le haricot, toutes les spéculations évoluent bien, partout où notre équipe de reportage est passée. Cette bonne physionomie s’explique par le fait qu’il n’y a pas eu de poche de sécheresse depuis les premières pluies jusqu’à ce jour. Donc il n’y a pas eu de ré-semis, à part quelques attaques parasitaires dans certaines localités.

Au stade actuel, la famine commence à devenir un vieux souvenir dans bon nombre de ménages. Partout, dans les marchés, on trouve du maïs, de l’arachide et du haricot fraîchement récoltés. Selon les techniciens de l’agriculture, la pluviométrie cumulée cette année est bonne par rapport à celle de 2017. Pour eux, si la tendance se maintient jusqu’à la première quinzaine d’octobre, les récoltes seront abondantes dans la Boucle du Mouhoun ; contrairement à la saison dernière où les pluies se sont fait rares à partir du 15 septembre, d’où les maigres récoltes.

Selon des producteurs que nous avons rencontrés, cela fait plus de huit ans qu’ils n’ont pas connu une pluviométrie aussi régulière et stable. D’où l’espoir engendré çà et là. Dans la Boucle du Mouhoun, les paysans se sont focalisés en cette saison sur les cultures vivrières au détriment des cultures de rente comme le coton. Les superficies réservées au coton sont considérablement réduites, au point qu’on se demande si la SOFITEX pourra atteindre ses projections et travailler en plein temps.

Certains producteurs n’ont pas manqué d’ironiser sur la situation en disant que « c’est parce que l’accent a été mis sur les céréales que la saison s’annonce bonne ». Et d’autres de soutenir qu’ « on ne peut pas faire la bouillie avec du coton pour donner à un enfant affamé ». Mais qu’à cela ne tienne, pour un équilibre socio-économique, il ne faut pas non plus vilipender le coton qui continue d’occuper une place de choix dans l’économie nationale. Il suffit seulement de réorienter cette filière vers le bonheur des producteurs et elle va occuper sa place d’antan dans l’économie.

Ceux qui ont eu le courage de produire du coton vont récolter en abondance et en auront les dividendes. Tout compte fait, « il est à espérer une bonne fin de saison pour que nous puissions enfin atteindre l’autosuffisance alimentaire tant recherchée et pourquoi pas exporter nos produits dans d’autres pays qui en ont besoin ». Encore faudrait-il « sensibiliser nos parents en campagne à bien gérer leur grenier ».

David Demaison NEBIE
Lefaso.net

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