Les chantiers du 11 décembre : les entreprises asphyxiées financièrement peinent à respecter les délais

Publié le dimanche 23 novembre 2014 à 17h01min

PARTAGER :                          
Les chantiers du 11 décembre : les entreprises asphyxiées  financièrement peinent à respecter les délais

Ce jeudi 20 novembre 2014, lefaso.net a fait une visite sur le chantier du stade régional de la Boucle du Mouhoun. Les grandes œuvres sont finies. Mais les entreprises, essoufflées financièrement, peinent à achever les petites œuvres dans le délai. Depuis le début des chantiers la plupart des entreprises n’ont reçu aucun franc malgré qu’ils aient déposé leurs décomptes.

Le taux d’exécution du chantier du stade régional était évalué à 70% par le contrôleur des travaux lors de la dernière visite de l’ex-premier ministre Luc Adolphe Tiao, en fin octobre. C’est un chantier réalisé par l’entreprise Netcom.sa et S. Art Décor. A 20 jours des festivités du 11 décembre, nous y avons effectué une visite ce jeudi 20 novembre. Tout en nous signifiant qu’il n’est pas le mieux indiqué pour nous donner le niveau d’exécution actuel des travaux, le Conducteur des travaux de Netcom.sa, Narcisse Ouanfio a expliqué que les grandes œuvres sont finies. En effet, les tribunes officielles de 800 places, la tribune ensoleillée de 400 places, le plateau omnisport 44 sur 34 m, l’arène de lutte, le sautoir de 32 m, les 2 guichets et les 2 latrines sont déjà achevés. Tout ceci est érigé sur une superficie de 40 mille m2 entourée d’une clôture de 2,5 m réalisée par S. Art Décor qui a également la charge de réaliser le terrain. Elle est en train d’approvisionner le terrain en terre pour le remblayage. Selon le conducteur des travaux de l’entreprise Netcom.sa, Narcisse Ouanfio le chantier est en phase de finition. « Vous-même vous voyez, il ne reste que le carrelage et les petits travaux de raccordement ». Monsieur Ouanfio rappelle que les travaux ont effectivement démarré en mai et que la notification prescrivant un délai de 7 mois dont fin novembre. « C’est ce qui avait été arrêté et on se bâtait pour ça. Mais, déplore-t-il, on a toujours des soucis d’ordre financier. On a déposé jusqu’à ce jour 4 décomptes mais aucune suite favorable. Cela constitue vraiment une entrave pour l’avancement des travaux  ». Et de poursuivre, ce jeudi matin, nous venons à peine d’échanger avec le gouverneur sur la question. Comme d’habitude, il nous a fait des promesses soit disant que cette semaine ou la semaine prochaine il y aura gain de cause pour ceux qui ont déposé des décomptes. Nous aussi on temporise un peu pour attendre ça afin de bien poursuivre les travaux. Monsieur Narcisse Ouanfio assure que si la situation se décante, il n’y aura pas de problème. Les dispositions seront prises pour pouvoir respecter le délai. Même s’il faut travailler jour et nuit ».

L’insurrection populaire, un véritable obstacle pour l’avancement des travaux
En plus des problèmes financiers, l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre auraient eu un impact sur l’avancée des travaux. « Nous avons accusé une semaine de retard. Malgré les évènements, on n’avait pas arrêté le travail. Mais il n’y avait personne. Tu appelles les maçons ou bien les menuisiers, mais ils ne viennent pas. Ils disent que l’argent avec lequel on va les payer doit venir de Ouaga. Par conséquent à leur avis même s’ils travaillent, avec ce qui se passe à Ouaga, ce n’est pas sûr qu’ils vont avoir leur argent. Donc ils ont déserté les chantiers. Donc ç’a constitué vraiment un obstacle pour l’avancée du chantier. Tout fonctionnait au ralenti », a confié le conducteur des travaux de Netcom.sa, Monsieur Ouanfio.
Le chef de chantier de l’entreprise S. Art Décor, Moumouni Saré explique aussi que depuis les manifestations jusqu’à l’insurrection population soit trois semaines durant son entreprise n’a pas pu travailler. Il évoque également l’irrégularité des ouvriers qui s’absentent sans permission pendant une semaine voire plus d’une semaine. « Ils avancent les raisons des travaux champêtres. Et pourtant on nous exige d’employer les habitants de la localité dans laquelle nous intervenons ».

Ibrahima Traoré
Lefaso.net

PARTAGER :                          
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique