Filière sésame : Les acteurs de la Boucle du Mouhoun veulent un meilleur cadre politique et réglementaire

Publié le lundi 23 septembre 2019 à 12h14min

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Filière sésame : Les acteurs de la Boucle du Mouhoun veulent un meilleur cadre politique et réglementaire

Organisé par l’Interprofession sésame du Burkina Faso (INTERSEB) avec l’appui de Lutheran World Relief, l’atelier d’échanges au profit des producteurs et des transformateurs de sésame de la région de la Boucle du Mouhoun s’est tenu le vendredi 20 septembre à Dédougou. Les initiateurs de cet atelier financé par le Département de l’agriculture des Etats-Unis (USDA) sont venus communiquer le message à adresser au gouvernement pour l’amélioration du cadre politique et règlementaire de la filière sésame et recueillir les préoccupations et les recommandations des acteurs de la filière sésame de la région.

C’est la salle de réunion de l’hôtel Bon séjour de Dédougou qui a accueilli, ce vendredi 20 septembre 2019, le Groupe de plaidoyer pour l’amélioration du cadre politique et réglementaire de la filière sésame. La caravane de plaidoyer sur la filière sésame dans la région de la Boucle du Mouhoun a réuni les producteurs, les transformateurs et les décideurs politiques. L’objectif de cette tournée régionale est d’informer le plus grand nombre d’acteurs de la filière afin d’amener les décideurs à améliorer le cadre politique et règlementaire de la filière sésame. L’ouverture de l’atelier a été placée sous la présidence du secrétaire général de la province, Batio Bazongo, représentant le gouverneur de la région en mission.

Le représentant du maire de la commune de Dédougou a pris la parole en premier pour souhaiter la bienvenue au Groupe de plaidoyer dans la cité de Bankuy.

Dans son allocution d’ouverture des échanges, le secrétaire général de la province a relevé l’importance de la filière sésame pour la région de la Boucle du Mouhoun. Il a souligné que le Burkina Faso est le 4e pays exportateur de sésame au monde, après l’Ethiopie, l’Inde et le Soudan. Après l’intervention du représentant du gouverneur, Abdoul Moumouni Ouédraogo, membre de l’INTERSEB et représentant des commerçants, a livré le message de plaidoyer.

Il a rappelé à l’assemblée que l’INTERSEB fédère les acteurs de la filière sésame à savoir les producteurs, les collecteurs, les acheteurs, les conditionneurs, les transporteurs, les exportateurs, les transformateurs et les fournisseurs de services. L’INTERSEB, très ambitieuse, veut développer le potentiel du secteur du sésame pour augmenter la production et les possibilités d’emploi et d’auto-emploi des producteurs, des transformateurs et des exportateurs.

Ce qui pourrait générer de multiples sources de revenus afin d’améliorer la sécurité économique des ménages et apporter des ressources à l’Etat. La filière, selon le groupe de plaidoyer, est un réel potentiel économique pour le Burkina. En effet, selon monsieur Ouédraogo, « le sésame au Burkina Faso intéresse directement et indirectement plus de 1 500 000 personnes. La production de sésame est passée de 58 500 tonnes en 2001 à 253 936 tonnes en 2018 ».

Ce qui donne une augmentation de plus de 400%. Le Burkina exporte sa production vers des pays comme la Chine, le Japon, Singapour, la Turquie, la Suisse, l’Italie, les Pays-Bas, la France, la Grande Bretagne, les Etats-Unis d’Amérique. Les participants ont été également informés que les recettes d’exportation du sésame sont estimées à plus de 350 milliards de 2010 à 2016.

Influencer la prise de décisions

La production de sésame au Burkina Faso est très florissante, selon les communicateurs du jour. Produit de rente, le sésame constitue au Burkina le deuxième produit d’exportation agricole après le coton. Le plaidoyer, qui se fait dans les régions, est une approche de communication citoyenne visant à influencer la prise de décisions aux niveaux local, provincial, national et international, avec pour finalité de favoriser des changements par la prise de mesures, en particulier des textes législatifs ou réglementaires ou leur application.

Le Groupe de plaidoyer veut aussi relever les défis et trouver des solutions aux difficultés dans un contexte où le marché international est exigeant. Ces contraintes sont entre autres l’accès aux crédits et aux intrants de qualité, le faible niveau d’organisation et de professionnalisation des acteurs, la question de la qualité du sésame burkinabè et l’insuffisance de cadre politique et réglementaire de la filière sésame.

Après avoir pris connaissance des grandes lignes du message, les participants ont pu exposer leurs incompréhensions et leurs préoccupations. Les sollicitations se résument à la question de la qualité des pesticides, la fixation des prix, l’insuffisance d’encadrement des producteurs, la sollicitation des transformateurs pour l’acquisition de matériel et de formation en phase avec l’industrialisation.

Avec la présence des services techniques de l’agriculture et des techniciens de l’INTERSEB, des réponses adéquates ont été apportées à chaque intervenant. Au sortir de l’atelier, les acteurs de la filière dans la Boucle du Mouhoun ont été interpellés sur la prise en compte des nouvelles techniques de production du sésame.

D. LAWALI

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