Bouche du Mouhoun : Le foncier et la chefferie menacent la paix et la cohésion sociale

Publié le jeudi 23 juillet 2020 à 21h40min

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Bouche du Mouhoun : Le foncier et la chefferie menacent la paix et la cohésion sociale

Le Premier ministre Christophe Dabiré poursuit son périple dans les régions. Après le Centre-Est, le Sud-Ouest et les Cascades, le chef du gouvernement est, du 23 au 26 juillet 2020, au contact des réalités de la Boucle du Mouhoun.

Sitôt arrivé ce jeudi 23 juillet dans cette partie du pays située à environ 240 kilomètres à l’ouest de la capitale, Christophe Dabiré a échangé avec les forces vives des Banwa (une des six provinces de la région de la Boucle du Mouhoun) avant de rejoindre Dédougou, chef-lieu de la région. Là, le Premier ministre est allé faire des salamalecs à Sa Majesté le chef de canton de Dédougou, lui demandant également des bénédictions pour ce séjour de travail.

Cette visite de courtoisie a permis à l’autorité coutumière et au Premier ministre de camper le décor général des préoccupations de la région. « C’est déjà un soulagement pour nous, parce que lorsque quelqu’un s’intéresse à vous et cherche à connaître vos préoccupations, c’est déjà une bonne chose », a accueilli l’autorité coutumière.

Arrivée du Premier ministre à Solenzo

Elle a ensuite confié que la région de la Boucle du Mouhoun a des problèmes, certainement partagés par l’ensemble des autres localités du pays. « La cohésion sociale est menacée par des phénomènes nouveaux tels que l’incivisme qui n’est pas seulement celui qui se vit en circulation », cite Sa Majesté le chef de canton de Dédougou.

Mais les préoccupations sur lesquelles a misé l’autorité coutumière sont relatives au foncier et à la chefferie. Au titre de la première citée, l’on apprend qu’elle est engendrée par la vente et l’occupation anarchiques des terres. Sur la chefferie, le leader coutumier s’est voulu succinct, suggérant, par des proverbes, la gravité de la situation à ce niveau. Il demande donc l’implication du gouvernement pour éviter un basculement dans l’irréparable.

Le Premier ministre chez Sa Majesté chef de canton de Dédougou

« Ce sont ces deux éléments qui menacent la paix et la stabilité, et si la Boucle du Mouhoun cède (plus vaste région en termes de provinces, ndlr), ce n’est pas sûr que ça aille pour le reste du Burkina », expose en substance Sa Majesté.

Le Premier ministre, qui a rassuré son hôte de la réceptivité du message, a ensuite affirmé que le gouvernement va, dans sa démarche, tenir compte de la nécessité de la préservation de la cohésion sociale aux niveaux provincial, régional et national.

Christophe Dabiré a informé que ces deux préoccupations sont prises en compte dans les réflexions du gouvernement. C’est pourquoi il engage chacun, dont les autorités coutumières, à s’impliquer également dans la quête de solutions à ces préoccupations.

Le Premier ministre (milieu) est accompagné des ministres en charge de l’Habitat (extrême gauche), de l’éducation nationale, des ressources animales et du gouverneur de la région (extrême droite).

« La solution ne viendra pas seulement du gouvernement, mais également des acteurs locaux », a dit Christophe Dabiré.

Le chef du gouvernement a profité de l’occasion pour exhorter les responsables coutumiers à la sensibilisation pour la cohésion sociale et pour des élections libres, transparentes et apaisées.

C’est le même message d’invite à la préservation et à la promotion de la paix et de la cohésion sociale qui a été distillé par Christophe Dabiré à Solenzo, province des Banwa, où il a échangé dans la matinée avec les forces vives.

O.L.O.
Lefaso.net

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