« L’unité nationale est un bien tellement précieux qu’il ne faut pas que nous la perdions », insiste le Premier ministre Christophe Dabiré

Publié le vendredi 24 juillet 2020 à 21h49min

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« L’unité nationale est un bien tellement précieux qu’il ne faut pas que nous la perdions », insiste le Premier ministre Christophe Dabiré

Le deuxième jour de la tournée régionale du Premier ministre dans la Boucle du Mouhoun a été consacré à l’étape des provinces du Sourou et du Nayala. En cette journée de vendredi, 24 juillet 2020, le maître-mot a été l’invite aux populations à tout mettre en œuvre pour préserver la paix et l’unité nationale, sans lesquelles le développement est un vain mot.

Partie de Dédougou, chef-lieu de la région de la Boucle du Mouhoun, la délégation du Premier ministre (composée entre autres du ministre en charge de l’Education nationale, celui de l’Habitat ainsi que du ministre des Ressources animales) a d’abord pris la direction de Tougan, chef-lieu de la province du Sourou.

Là, le chef du gouvernement a successivement rendu visite au chef coutumier et aux déplacés du fait de l’insécurité, accueillis dans des familles. Province frontalière avec la République du Mali, le Sourou est la localité de la région la plus frappée, depuis septembre 2017, par le phénomène terroriste.

Le praësidium lors de hymne national, marquant le début des échanges

Par cette visite aux déplacés dans leurs familles d’accueil, le Premier ministre a voulu à la fois partager les conditions de ceux-ci et magnifier l’esprit de fraternité qui anime les populations qui ont accepté d’accueillir ces personnes en détresse. Une solidarité qui fait que, malgré le nombre important de déplacés, il n’y a pas de camps d’accueil dans cette partie.

Christophe Dabiré a donc souhaité que cette fraternité et solidarité se vivifient partout où des difficultés existent.

C’est tout naturellement que la préoccupation sécuritaire et ses effets ont occupé une plage importante dans les échanges avec les forces vives, dernier acte de la délégation dans cette province. A ce cadre, toutes les couches socio-professionnelles ont exposé leurs préoccupations. D’ailleurs, dans ses propos introductifs, Christophe Dabiré s’est attardé sur l’impératif de travailler à la préservation de tout ce qui concourt à l’unité nationale.

Le Premier ministre dans une famille accueillant plusieurs dizaines de déplacés, à Tougan

« L’unité nationale est un bien tellement précieux qu’il ne faut pas que nous la perdions », insiste Christophe Dabiré, qui note que ces derniers temps, cette valeur est en train de s’effriter sous l’effet terroriste.
« La cohésion sociale est aujourd’hui en train d’entrer dans une situation de déperdition totale », pleure-t-il, notant comme facteurs, les conflits de chefferie, les questions de terres, des considérations sociales, etc.

Faire front contre l’insécurité

Les forces-vives ont massivement répondu à l’appel, tant à Tougan...

Pour le Premier ministre, l’urgence aujourd’hui doit être la mise en commun des efforts pour faire face au plus grand défi auquel est confronté le pays, à savoir le terrorisme. Toujours en lien avec la cohésion sociale et l’unité nationale, Christophe Dabiré a invité les forces vives à faire des élections du 22 novembre 2020, des compétitions apaisées et transparentes afin d’éviter des affrontements entre citoyens et de renforcer le processus démocratique.

L’intervention des porte-parole des populations a, en plus, tourné autour du financement des projets des jeunes et des femmes, le désenclavement, la valorisation de la pension des retraités, le rapprochement des autorités (députés et ministres) de la base pour mieux informer les citoyens sur les grandes questions nationales et les enjeux.

... qu’à Toma

A cela s’ajoutent la réhabilitation et l’équipement de la Maison de la femme, la création d’unités de transformation et de conservation de la tomate et de l’oignon. Il a aussi été question de renforcement de capacités des jeunes en matière d’entrepreneuriat, d’accentuation des initiatives de lutte contre l’incivisme, le renforcement des capacités humaines et matérielles des services publics, l’augmentation de la capacité accueil des infrastructures scolaires pour contenir le flux d’élèves déplacés et leur assurer ainsi la continuité de l’éducation.

A toutes les préoccupations, le Premier ministre a apporté des réponses et éclaircissements ; les ministres sus-cités ayant également réagi aux aspects concernant leur département ou ceux de leurs collègues. Pour Christophe Dabiré, le développement est un processus dynamique qui nécessite des réalisations permanentes pour consolider l’existant. Il fait observer que les préoccupations soulevées sont partagées par toutes les contrées de la Boucle du Mouhoun.

L’un des principaux messages du Premier ministre aux populations a consisté à rappeler et à inviter au respect des mesures de lutte contre le COVID-19

Ce sont quasiment les messages et préoccupations qui ont été respectivement partagés et enregistrées à Toma, chef-lieu de la province du Nayala, où le Premier ministre a échangé avec les forces vives.

Il a reconnu que beaucoup de choses ont été certes réalisées, mais bien d’autres restent encore à faire. Ici, et en réaction à des propositions à cet effet, le ministre de l’Education nationale et de la Promotion des langues nationales, Pr Stanislas Ouaro, est revenu sur le processus de prise en compte des questions de civisme et de citoyenneté dans les curricula scolaires. Il a également brossé la formation des ressources humaines dans plusieurs domaines et la question des infrastructures. « Aucune province de notre pays n’a été oubliée, certaines ont certainement bénéficié plus que d’autres », a-t-il dit.

Le Premier ministre a marqué des escales dans les communes traversées pour saluer les populations sorties pour lui témoigner leur soutien.

Sur l’année scolaire à proprement dite, perturbée par la Covid-19, le ministre Ouaro a salué tous les acteurs qui ont concouru à son achèvement, par notamment la tenue effective des examens. Les deux autres ministres se sont, eux également, succédé au prétoire pour réagir à des aspects spécifiques à leur département.

Le séjour de travail du Premier ministre, qui se poursuit jusqu’au 26 juillet 2020, réserve des échanges avec d’autres acteurs de la région.

O.L.
Lefaso.net

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