Initiative présidentielle « Produire un million de tonnes de riz » : Plus de 144 000 tonnes attendues dans la Boucle du Mouhoun

Publié le mardi 13 juillet 2021 à 21h33min

PARTAGER :                          
Initiative présidentielle « Produire un million de tonnes de riz » : Plus de 144 000 tonnes attendues dans la Boucle du Mouhoun

Le ministre de l’Agriculture, des Aménagements hydro-agricoles et de la Modernisation, Salifou Ouédraogo, a procédé au lancement régional de la campagne rizicole 2021/2022. C’était ce mardi 13 juillet 2021 dans le village de Fakouna, commune de Dédougou, dans la Boucle du Mouhoun. Pour cette nouvelle campagne, la région devra contribuer pour plus de 19% à l’atteinte de l’objectif national soit 144 000 tonnes de riz paddy.

Dans la région de la Boucle du Mouhoun, environ 37 000 hectares de bas-fonds sont aménagés et mis en valeur, afin de permettre l’atteinte des objectifs de production de 144 000 tonnes de riz. En plus, des semences acquises par le ministère en charge de l’Agriculture ont été mises à la disposition des bas-fonds et elles seront subventionnées jusqu’à 80%. Par ailleurs, 30% de l’ensemble des engrais acquis par le ministère ont été mis à la disposition des bas-fonds rizicoles afin de booster cette filière. En termes d’équipements, l’accent est mis également sur les bas-fonds. Tous les agents seront dotés d’une moto pour permettre un accompagnement efficace au niveau des producteurs.

Les populations de la région de la Boucle du Mouhoun sorties nombreuses pour prendre part à la cérémonie

La cérémonie de lancement des activités de l’Initiative présidentielle « Produire un million de tonnes de riz » au niveau régional pour la campagne agricole 2021/2022 avait pour objectif de sensibiliser les parties prenantes sur cette initiative du président du Faso, Roch Kaboré. Plus spécifiquement, elle visait aussi à informer les populations, notamment les producteurs, en vue d’obtenir leur adhésion. Elle a été ponctuée par la remise de prix aux meilleurs agents bas-fonds et meilleurs bas-fonds et plaines de la campagne 2020/2021, la remise de bas-fonds aménagés par le PAPFA au Comité de gestion, ainsi que par l’acte de lancement symbolique de l’Initiative présidentielle.

Le PAPFA accompagne l’initiative présidentielle

Le coordinateur national du PAPFA, Stéphan Kambou

Le Projet d’appui à la promotion des filières agricoles (PAPFA) est un projet financé par le gouvernement du Burkina Faso et le Fonds international de développement agricole (FIDA) pour soutenir les efforts de croissance dans le secteur rural. Il se donne pour mission de faire du secteur agricole modernisé l’un des piliers de la transformation structurelle de l’économie nationale. Selon son coordonnateur national, Stéphan Kambou, le PAPFA a pour objectif de contribuer à la réduction de la pauvreté et stimuler la croissance économique dans les régions de la Boucle du Mouhoun, des Cascades et des Hauts-Bassins.

La filière riz fait partie des filières d’intervention du projet. Depuis 2020, le PAPFA accompagne les producteurs pour impulser la dynamique qui va permettre d’accompagner les autorités burkinabè dans l’atteinte de l’objectif de produire un million de riz paddy.

Les autorités présentes à la cérémonie de lancement de la campagne

Dans le village de Fakouna, le PAPFA accompagne le gouvernement à travers l’aménagement et la mise en valeur de 1300 hectares de bas-fonds pour un montant global de plus de quatre milliards de Francs CFA. On note également des travaux d’aménagements de 557 hectares qui sont en cours pour un montant de plus d’un milliard de FCFA.

A cela s’ajoute l’aménagement de périmètres maraichers avec puits et de périmètres économes en eau, etc.
« Le projet va jusqu’à faire en sorte que pendant trois campagnes agricoles, des questions d’intrants, notamment les semences, les engrais ; les conseils agricoles soient assurés afin de permettre à ces organisations qui exploitent ces aménagements, de pouvoir les rendre rentables pour aller vers la sécurité alimentaire et l’amélioration des revenus », a souligné le coordinateur national du PAPFA, Stéphan Kambou.

Le riz est la première céréale d’importation du pays

La remise d’intrants aux meilleurs bas-fonds 2020/2021

Au Burkina Faso, le riz occupe parmi les céréales, la 4e place tant du point de vue des superficies que de la production. Entre 2009 et 2018, sa production a connu un accroissement annuel moyen de 6,4%. Malgré cet accroissement, le riz reste la première céréale d’importation du pays, occasionnant par ce fait, d’importantes sorties de devises (plus de 40 milliards de FCFA/an).

En effet, la consommation de riz est en constante augmentation au Burkina Faso avec un taux de croissance de 5,6% par an. La production nationale de riz ne couvre, en moyenne pour les cinq dernières années, que 30% des besoins de consommation de la population. Pourtant, le pays dispose d’un fort potentiel de 233 500 hectares de terres irrigables et 500 000 hectares de bas-fonds facilement aménageables (PNSR II, 2016) propices à la production de riz, dont environ un cinquième est exploité (EPA, 2018).

La photo de famille du ministre en charge de l’Agriculture avec les meilleurs agents bas-fonds primés

Au regard des potentialités dont dispose le Burkina en riziculture, de l’importance du riz dans la balance de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages et considérant les importantes sorties de devises dues à l’importation de cette céréale, le président du Faso a lancé l’initiative « produire un million de tonnes de riz ». Cette initiative a été reprise dans le document de la deuxième génération de la Stratégie nationale de Développement de la Riziculture (SNDR II), dont l’objectif est de produire au moins trois millions (3 000 000) de tonnes de riz paddy à l’horizon 2030.

Cette initiative du président du Faso a pour objectif d’accroitre la production rizicole, afin d’atteindre l’autosuffisance pour cette céréale. A terme, elle permettra d’assurer la gestion efficiente des ressources mobilisées, en vue d’améliorer leurs impacts sur la productivité du riz et, partant, la création de richesses et d’emplois, l’amélioration des conditions de vie des acteurs et la couverture des besoins en riz du pays.

Le ministre salue l’engagement des acteurs pour l’atteinte des objectifs

AB6 : Le ministre en charge de l’Agriculture, Salifou Ouédraogo

La campagne agricole 2021-2022 marque la 2e année de mise en œuvre de l’Initiative présidentielle. Selon le ministre en charge de l’Agriculture, Salifou Ouédraogo, il est donc plus que urgent d’harmoniser les visions des acteurs sur cette initiative d’intérêt national. Il a fait savoir qu’une dynamique est mise en place pour pouvoir atteindre les objectifs du projet. « Ce sont des objectifs ambitieux et c’est ensemble que nous allons pouvoir inverser la tendance de l’insécurité alimentaire et surtout faire en sorte que nous soyons auto-suffisants alimentaires et couvrir tous les besoins du pays », a laissé entendre le ministre Ouédraogo.

Il a par ailleurs salué tous les acteurs qui accompagnent cette initiative pour l’atteinte des objectifs escomptés. Il a aussi rassuré les producteurs de l’accompagnement de son département pour une meilleure campagne agricole 2021/2022. « C’est pourquoi, nous avons mis en place un secrétariat technique pour le développement de la riziculture qui va permettre de booster cette spéculation. Il aura pour rôle de coordonner l’ensemble des activités sur la filière riz et faire en sorte que nous atteignons les objectifs fixés », a-t-il indiqué.

Gaoussou Sanou est le secrétaire technique du développement de la riziculture. Il n’a pas manqué de rappeler les missions de sa structure. « Notre mission est de travailler beaucoup plus avec les acteurs terrain afin de coordonner l’ensemble des activités. Nous allons travailler avec tous les acteurs sur le terrain pour rendre encore plus visibles les actions du ministère et pour booster la production rizicole au Burkina Faso. Nous avons pour rôle aussi de travailler à mobiliser les financements pour la filière riz, afin qu’on puisse trouver des solutions à toutes les difficultés qui minent la mise en œuvre des actions du développement de la riziculture au Burkina Faso », a-t-il expliqué.

Romuald Dofini
Lefaso.net

PARTAGER :                          
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique