CHR de Dédougou : Les chauffeurs ambulanciers suspendent les évacuations sanitaires pendant 72 heures

Publié le mardi 26 octobre 2021 à 20h25min

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CHR de Dédougou : Les chauffeurs ambulanciers suspendent les évacuations sanitaires pendant 72 heures

Les chauffeurs ambulanciers du Centre hospitalier régional (CHR) de Dédougou ont suspendu leurs activités d’évacuations sanitaires ce mardi 26 octobre 2021. Prévu pour durer trois jours, ce mouvement d’humeur est motivé par le manque de reclassement et la réclamation des indemnités de risques et de contagions des chauffeurs.

Les ambulances du Centre hospitalier régional (CHR) de Dédougou sont aux arrêts ce mardi 26 octobre 2021. Pour cause, les chauffeurs ambulanciers ont suspendu leurs activités pendant 72 heures. Ils revendiquent leur reclassement et leurs indemnités de risques et de contagions.

Selon Sékou Drabo, chauffeur ambulancier au CHR de Dédougou, la suspension des évacuations des malades ce matin est due au refus catégorique de payement des indemnités de risques aux chauffeurs et à l’absence de reclassement. Il explique que c’est l’avènement de la fonction publique hospitalière qui a tout suspendu. Dans les textes, il y a un montant pour le personnel médical et paramédical et un montant pour le personnel administratif, dit-il.

À l’en croire, les chauffeurs sont considérés comme étant du personnel administratif alors qu’ils devraient faire partie du personnel paramédical comme dans les autres structures. « Au CHR ici, on dit qu’on ne va pas tordre le cou aux textes pour nous satisfaire. Donc nous aussi on a jugé bon de ne pas tordre le cou aux textes pour faire rouler les ambulances. Comme on fait partie de l’administration donc on va aller faire nos travaux à l’administration », a-t-il laissé entendre.

Selon les manifestants, plusieurs négociations ont été faites sans suite. « S’il n y a pas gain de cause, nous allons aller à deux semaines de suspension et s’il n’y a toujours pas de solution nous allons faire un arrêt illimité », a déclaré Sékou Drabo.
Les chauffeurs soutiennent qu’ils interviennent dans l’évacuation à savoir transporter les malades sur des brancards dans l’ambulance et souvent ils s’occupent des respirateurs, ce qui n’est pas de leur ressort. Pour eux, si l’administration accepte de recruter du personnel pour faire ce travail, ils vont reprendre sans problème.

Un mouvement d’humeur illégal

Le directeur général du CHR de Dédougou, Gustave Y. Dabiré : « S’il y a un besoin d’évacuation et que les chauffeurs refusent d’assurer cette évacuation, ce sera considéré comme une non-assistance à personne en danger et traitée comme telle »

Quant au directeur général du CHR de Dédougou, Gustave Y. Dabiré, il affirme que les chauffeurs ont annoncé leur intention de suspendre une partie de leurs activités. « Nous avons eu des séances d’échanges en présence du président du conseil d’administration (PCA) pour leur faire comprendre que la cause pour laquelle ils veulent observer le mouvement aujourd’hui n’est pas justifiée », a-t-il dit.

Pour lui, ce matin, tous les chauffeurs ambulanciers du CHR sont présents sur le site. On ne peut donc pas dire qu’ils observent un mouvement de suspension à proprement parler, estime-t-il. « Pour l’instant les services cliniques n’ont pas encore exprimé un besoin d’évacuation. J’attends de voir leur comportement face à une éventuelle situation qui nécessite que l’on puisse évacuer un malade », a ajouté le directeur général.

Gustave Y. Dabiré explique que les revendications des conducteurs d’ambulance tournent autour de deux points. Le premier point, c’est un reclassement qu’ils demandent. C’est l’évolution des textes qui a fait qu’aujourd’hui, on se retrouve avec deux catégories de chauffeurs qui font exactement le même travail. Il s’agit des chauffeurs de catégorie E, recrutés sans diplôme et ceux de la catégorie D, recrutés sur la base d’un diplôme. Selon lui, ce problème n’est pas propre au CHR de Dédougou mais à tous les hôpitaux et ministères du Burkina Faso. Donc au regard des textes, il est difficile de les reclasser.

Les chauffeurs ambulanciers qui sont en mouvement d’humeur

« En ce qui concerne l’indemnité de risques et de contagions, les chauffeurs perçoivent belle et bien cette indemnité conformément aux textes en vigueur », soutient le premier responsable du CHR. « Les textes disent que pour le personnel médical et paramédical, c’est le taux de 25 000 francs CFA qui leur est servi. Pour le personnel de soutien et de l’administration, c’est 15 000 francs qu’ils perçoivent. Les chauffeurs veulent qu’on leur paye cette indemnité comme étant du personnel médical et paramédical. Cela est bien contraire au texte en vigueur », ajoute-t-il.

« S’il y a un besoin d’évacuation et que les chauffeurs refusent d’assurer cette évacuation, ce sera considéré comme une non-assistance à personne en danger et traitée comme telle » a-t-il conclu.
Selon nos dernières informations un des chauffeurs a été réquisitionné pour évacuer un malade.

Yipénè NEBIE
Lefaso.net

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