Tirer la sonnette d’alarme auprès des autorités, des leaders communautaires et des responsables des unions de producteurs de coton afin de trouver une alternative au travail des enfants dans les champs de coton. C’est l’objectif de cette journée de plaidoyer dénommée « journée d’opération carton rouge » organisé par OCADES Caritas Dédougou ce mercredi 17 novembre 2021 dans le village de Karo, à une vingtaine de kilomètres de Dédougou.

Le moment fort de la célébration de cette activité financée par SOLIDAR Suisse, a consisté à faire un maximum de bruit pendant une minute en montrant un carton rouge. Les élèves ont ensuite remis les cartons rouges aux responsables des coopératives de producteurs de coton du Mouhoun.

Il s’agit non seulement de permettre aux enfants de faire des plaidoyers pour une prise en compte effective de leurs besoins spécifiques et une meilleure protection des enfants, mais aussi d’interpeller les acteurs du domaine du coton ainsi que les parents producteurs sur les conséquences liées au travail des enfants dans les champs de coton.

Selon le coordinateur du projet PATEC, Adama Gilbert Sarambé, l’OCADES Caritas Dédougou a ciblé le secteur du coton pour la lutte contre le travail des enfants parce que la Boucle du Mouhoun est reconnue comme une zone de production cotonnière.
Pour lui, cette journée d’opération carton rouge « est un moment fort pour s’arrêter et interpeler les différents acteurs pour que chacun se dise : je suis en partie responsable et je m’engage à changer positivement ». À l’en croire, cette opération de carton rouge a été initiée dans un esprit de sensibilisation continue.

Pour le directeur régional du travail et de la protection sociale de la Boucle du Mouhoun, Moussa Traoré, la mobilisation de ce jour témoigne d’une prise de conscience et d’un engagement dans la lutte contre le phénomène du travail des enfants dans les champs de coton. « La présente activité initiée par l’OCADES Dédougou et qui intervient après la caravane d’information et de sensibilisation de masse est un soutien considérable à la mise en œuvre du plan d’action régional de lutte contre les pires formes du travail des enfants (PAR/PFTE), en vue de les éliminer dans la région, et ce, à travers le plaidoyer qui permettra de mobiliser les différents acteurs intervenant dans la protection des enfants », a-t-il clamé.

Quant aux responsables des coopératives de producteurs de coton du Mouhoun, ils disent avoir bien reçu le message et prennent l’engagement d’abandonner le travail des enfants dans les champs de coton. « Comme il y a l’école, nous allons laisser les enfants aller à l’école et nous parents nous allons partir travailler dans nos champs de coton », a dit le président des cotonculteurs de Dédougou, Naziko Dakyo.

Yipénè NEBIE
Lefaso.net