Dédougou pour le passage à une cinquième République

Publié le lundi 29 juin 2015 à 00h52min

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Dédougou pour le passage à une cinquième République

Ce samedi 27 juin 2015, le Conseil national de la transition (CNT) a organisé à Dédougou une conférence publique. Il s’est agi de recueillir l’avis de la population de Dédougou sur la nécessité de passer à une nouvelle république sous la Transition. Pour le Professeur Laurent Bado, l’un des conférenciers et constitutionaliste de son état, il est impérieux d’élaborer une nouvelle constitution sous la Transition. Et à la population de Dédougou de renchérir, il est même « impératif dans la mesure où les politiciens sont imprévisibles ».

« Est-il nécessaire de passer à un nouvel ordre constitutionnel sous la Transition ? ». C’est autour de ce questionnement que le Conseil national de la transition (CNT) a organisé, ce samedi 27 juin 2015 à Dédougou une conférence publique. Le premier intervenant, le Professeur Laurent Bado a signifié que pour se prononcer sur une telle question, il faut au préalable savoir ce que c’est une République. Selon le Professeur Bado, on parle de république lorsque nous sommes dans un régime où le pouvoir est la chose publique. C’est quand le pouvoir est exercé dans l’intérêt général et non dans l’intérêt privé de celui qui l’exerce. Il a expliqué qu’en fonction des évolutions, toute république peut, à un certain moment, présenter des insuffisances. Il convient en ce moment de réviser la constitution. Mais, prévient monsieur Bado, cela doit être dans la protection de l’intérêt général et non pour servir à l’intérêt personnel de celui qui la modifie. Au Burkina, le Constitutionaliste Laurent Bado estime que les différentes modifications survenues sous la 4e République n’ont servi qu’à l’intérêt de Blaise Compaoré. Conséquence, l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre. Pour observer une rupture totale avec « le Régime monarchique hérité de la 4e République, et répondre aux aspirations des insurgés », Laurent Bado préconise l’instauration d’un nouvel ordre désirable. Pour lui, l’objectif de la Transition est de panser les plaies de crimes économiques et politiques et de passer à une nouvelle République, à un nouvel ordre social désirable.

7 jours pour élaborer un projet de constitution

Le deuxième conférencier, Maitre Samuel Ibrahim Guitanga a de son côté relevé les défaillances de la constitution en vigueur. Pour lui, elle ne protège pas les libertés individuelles, accorde trop de pouvoir au Président, et n’assure pas la séparation des pouvoirs. La justice en fait beaucoup les frais. Au regard de ces disfonctionnements, « il est absolument nécessaire d’élaborer une nouvelle constitution » a soutenu monsieur Guitenga. Un nouveau contrat social qui va consacrer la séparation des pouvoirs et le respect des droits fondamentaux.
Les participants ont exprimé leur volonté d’aller à une nouvelle République. Cependant, ils ont évoqué des inquiétudes telles le temps de la rédaction de la constitution, le mode d’adoption, etc.

Sur la question du temps et des moyens, le Professeur Laurent Bado souligne qu’en se référant à la théorie de la légitimité rapprochée, on peut adopter la constitution au niveau du Conseil national de la transition. Pour lui, la composition de l’assemblée actuelle est favorable à un tel procédé dans la mesure où toutes les couches sociales y sont représentées. Concernant le temps d’élaboration de la constitution, Laurent Bado confie qu’en 7 jours il peut soumettre un projet de constitution à une commission mise en place pour l’occasion.

Ibrahima TRAORE
Aboubacar TRAORE (Collaborateur)

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