Grève de 72 heures du SYNTHA à Solenzo : Le sort des femmes en accouchement dans la main de Dieu

Publié le mardi 22 novembre 2016 à 18h19min

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Grève de 72 heures du SYNTHA à Solenzo : Le sort des femmes en accouchement dans la main de Dieu

Suite à un préavis de grève adressé au Président du Faso le mercredi 12 octobre 2016, les travailleurs de la santé humaine et animale ont entamé ce jour 22 novembre 2016 un mouvement de grève de 72 heures. La particularité de cette grève est qu’il n’est pas prévu un service minimum dans les différents centres de santé. Conséquence, les établissements sont déserts et les malades et autres usagers sont laissés à eux-mêmes. A Solenzo dans les Banwa, le Centre Médical avec Antenne Chirurgicale (CMA) et les deux CSPS de la ville sont quasiment fermés. On n’aperçoit aucun agent en activité.

Dans une localité où il n’existe aucune structure sanitaire privée, on imagine l’ampleur de cette grève sans service minimum. En effet, combien de malades, d’accidentés ou encore de femmes enceintes souffriront du manque d’assistance et de soins ? Nous ne saurons le dire avec exactitude. On ne peut que souhaiter bonne chance à tous ceux qui se trouvent dans le cas dans ces trois jours. A entendre les grévistes, le durcissement de mouvement est la conséquence du mutisme du gouvernement face à leurs doléances soumises, depuis quelques mois. Selon eux, les conséquences de cette grève sans service minimum doivent toucher les autorités et l’opinion pour un règlement rapide de leurs revendications.

La balle est donc dans le camp du gouvernement qui doit sans tarder répondre favorablement à ces agents pour que la santé des populations ne soit pas sacrifiée sur l’autel des luttes d’intérêts. Quant aux grévistes, nous pensons qu’au-delà de la légitimité de leurs revendications, ils doivent mettre en avant le patriotisme et le sens du devoir envers les patients. Au regard de la sensibilité de leur corps, les agents de santé doivent tout faire pour assurer le service minimum. Car l’histoire retiendra que nous sommes tous comptables des conséquences de cette situation.

Le cas particulier des femmes enceintes en travail nous inquiète plus car même dans le service normal des décès sont fréquemment enregistrés. Qu’en sera-t-il dans ces trois jours pour celles qui viendront pour donner la vie ? Sans compter les épidémies de dengue et autres méningite en cette période d’harmattan qui commence. Alors que le slogan actuel des autorités est zéro mortalité maternelle et infantile. C’est aussi l’occasion d’interpeller toutes les bonnes volontés à s’essayez dans les soins privés dans les localités reculées comme Solenzo et bien d’autres. Car dans les villes où il y a les structures privées ces périodes de grève sont les moments de bonne moisson et elles sauvent beaucoup de vies.

David Demaison NEBIE
Correspondant dans la Boucle du Mouhoun

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