Commune de Nouna : Historique du peuplement ayant fondé la belle cité de l’hospitalité

Publié le samedi 18 février 2017 à 11h10min

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Commune de Nouna : Historique du peuplement ayant fondé la belle cité de l’hospitalité

Le peuplement de la commune de Nouna dans sa présentation actuelle s’est fait de façon diversifiée au cours de l’histoire. Les Marka qui forment la majorité des habitants sont les fondateurs de la localité historique de Nouna, chef-lieu de la commune du même nom. La tradition orale rapporte que Nouna était jadis habitée par les Bwa qui ont cédé la place aux Marka venus du Mali avant le XVIIIe siècle lors d’une expédition expansionniste et conquérante.

Le fondateur du Nouna actuel fut un chasseur du nom de Hana Karambiri venu de Soin à la recherche de gibiers et de points d’eau. Bien que Nouna fût par la suite un pôle d’attraction et un centre important, elle avait toujours été tributaire de Soin, car Hana Karambiri avait prêté allégeance à son frère aîné qui y régnait. « Noumouna » devenu par contraction « Nouna » signifie « j’ai régénéré, je me suis épanoui », ce qui traduit l’hospitalité et la générosité naturelle du terroir.

Les Konaté et les Zoromé, puis plus tard les Goussa, les Kiénou et les Dana en provenance d’horizons divers s’installèrent à la suite du fondateur. Les Bwa qu’on considère à tort ou à raison comme les premiers occupants de Nouna, partis à l’arrivée des Marka, semblent pourtant côtoyer ces derniers de longue date dans la mesure où ils pratiquent des manifestations coutumières souvent semblables. En tout état de cause, les peuples ayant fondé Nouna constituent aujourd’hui un brassage humain formé de Marka, Bwa, Peulhs, Moose, Sana et Dioula.

Organisation du pouvoir traditionnel

Les Marka, premiers occupants de Nouna, sont les propriétaires terriens. Ils détiennent le pouvoir traditionnel ; les prêtres possèdent des pouvoirs mystico-religieux. Ils font les sacrifices et les rites coutumiers dans l’optique de rechercher la tranquillité dans le terroir. Ces autochtones ont un poids sociopolitique non négligeable dans l’évolution de la commune.

Ce pouvoir traditionnel politique est détenu par les chefs de canton. Ce dernier est une institution politique mise en place par l’administration coloniale et sa succession se perpétue de père en fils ou de frère en frère. Deux cantons se partagent les villages et la ville de Nouna : Soin et Dionkongo. Le canton de Soin comporte 21 villages dont Nouna où traditionnellement le chef de canton a élu résidence. Le chef de canton demeure une personne ressource qui intervient dans la bonne application des coutumes, participe à la résolution de certains conflits où il sert souvent de médiateur. Il détient un pouvoir symbolique de nos jours qui est plutôt prestigieux dans le contexte actuel.

Traditionnellement, les villages dépendant du canton ont un chef de village et un chef de terre qui règle les coutumes et les problèmes locaux de leur ressort territorial. En cas de difficulté notable, le chef de canton intervient pour trancher les différends. En reconnaissance de ces actes d’administration traditionnelle, le chef de canton reçoit annuellement des présents de certains chefs coutumiers des villages de son ressort territorial.

David Demaison Nébié
Correspondant dans la Boucle du Mouhoun

Source : Plan communal de développement

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