« Nos activités entreprises vont donner un nouveau souffle à la Commune de Dokuy », Nouhoun Sangaré, maire de Dokuy

Publié le jeudi 9 mars 2017 à 15h13min

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 « Nos activités entreprises vont donner un nouveau souffle à la Commune de Dokuy », Nouhoun Sangaré, maire de Dokuy

Nouhoun Sangaré est le maire de la commune de Dokuy. Il est enseignant de formation, élève-inspecteur de l’enseignement du premier degré présentement en formation à l’ENS/UK. Il développe des initiatives avec le Comité Villageois de Développement pour donner un nouveau souffle à sa commune. Nous l’avons rencontré à Nouna le 2 février 2017 lors d’une rencontre des maires de la Kossi.

Sous quel signe le jeune maire a-t-il placé son mandat ?

Nouhoun Sangaré : Nous plaçons notre mandat sous le signe de la reconversion des mentalités au niveau des populations. Nous à Dokuy, nous ne compterons sur personne pour le développement de notre commune qui est en retard sur tous les plans. C’est pourquoi nous avons entrepris des assemblées villageoises de sensibilisation dans toute la commune. Parce que comme le stipulent les termes de la décentralisation, les populations sont les premiers acteurs de leur développement. Il y a quelques années les populations attendaient tout de l’autorité, du maire. Grâce aux assemblées générales que nous avons tenues dans les 25 villages de la commune, les populations ont réalisé qu’elles peuvent prendre leur destinée en main.

Qui parle de développement parle de moyens. Dites-nous comment et où allez-vous trouver ces moyens ?

Justement qui parle de développement, parle de moyens. Mais avec près de 30 milles âmes que compte la commune de Dokuy, nous entendons capitaliser cet acquis, cette ressource humaine afin qu’elle prenne conscience de ses responsabilités en acceptant payer les taxes. Ensuite, nous comptons vendre l’image de Dokuy partout dans le monde pour attirer des investisseurs et réaliser des projets. Donc nous comptons nouer des partenariats avec d’autres communes, des partenaires de toutes parts afin que ce qu’ils vont nous donner soit ajouté à ce que nous possédons pour notre commune.

Quel est le plus grand défi que vous voulez relever ?

Le plus grand défi, c’est le manque de routes. Il n’y pas de route qui va de Nouna à Dokuy. Pour être court, Dokuy est coupé carrément du reste du pays. Si vous aviez eu l’idée de venir à Dokuy, je suis sûr que vous alliez vouloir retourner en cours de route parce qu’il faut beaucoup manœuvrer pour y arriver. Et c’est en toute saison. Alors qu’on dit que le développement d’une localité passe par le développement de la route. Donc, notre défi majeur ce sont les routes à Dokuy. Route entre Dokuy et Nouna, route entre Dokuy et Balavé afin de développer le commerce.

Quelles initiatives proposez-vous aux populations de votre commune ?

Oui, nous avons proposé quelques initiatives dès nos débuts à la tête de la commune. C’est ainsi que dès août nous avons tenu une rencontre avec tous les conseillers pour voir comment mobiliser les populations autour de nos objectifs. Nous avons alors décidé des tournées de sensibilisation, l’instauration de l’excellence CVD (Comité villageois de développement, ndlr) et la journée de redevabilité. Pour ce qui est de l’excellence CVD, nous entendons décerner un prix aux trois premiers villages qui auront maximisé les recettes. Déjà en 5 mois d’expérimentation, les résultats sont encourageants puisque des villages sont déjà à plus de 60% des recettes annuelles. Nous avons initié cela pour motiver les responsables CVD à nous aider puisque nous ne sommes pas là tous les jours pour sensibiliser.

En ce qui concerne le recouvrement des frais de gardiennage des animaux, nous sommes déjà au-delà de 50%, preuve que la sensibilisation a porté des fruits. Auparavant, la mairie encaissait à peine 200 000 F par an alors qu’à la date d’aujourd’hui nous sommes à près d’un million. Quant aux autres taxes, le responsable des recouvrements est souvent débordé tellement que les gens viennent pour payer… ; souvent, les « quittanciers » mêmes finissent.

Nous avons aussi lancé, de concert avec le Directeur Provincial de la police, l’idée de construction d’un commissariat à Dokuy. Depuis le lancement du projet, la mobilisation est générale à tous les niveaux. Les contributions viennent de partout et dans les jours à venir, nous allons lancer les travaux. Encore la preuve que si les populations sont sensibilisées et mobilisées, elles peuvent faire beaucoup de choses. En tout cas, nous sommes très satisfaits de l’engouement réservé à nos initiatives.

Quelle est la périodicité de la journée de redevabilité que vous comptez organiser ?

Quant à la journée de redevabilité, elle se tient tous les six mois pour rendre compte des activités menées et recueillir les observations et les avis de la population. C’est une séance publique. La première journée se tiendra le 25 février 2017.

Nous sommes conscients que nous ne pouvons pas tout faire, mais nous pensons que ces activités entreprises vont donner un nouveau souffle à la commune de Dokuy qui a besoin de tout. Et grâce à l’adhésion et à l’accompagnement des populations, nous irons loin.

Propos recueillis par David Demaison Nébié
Correspondant dans la Boucle du Mouhoun

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