Province Banwa : La section MBDHP met en garde le Gouvernement Paul Kaba Thiéba

Publié le lundi 26 juin 2017 à 22h51min

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Province Banwa : La section MBDHP met en garde le Gouvernement Paul Kaba Thiéba

La Section MBDHP des Banwa a organisé une conférence de presse le mardi 20 juin 2017 dans la salle de l’Union Départementale des Producteurs de Coton (UDPC) de Solenzo autour de la problématique de l’axe Koundougou – Solenzo – Dédougou et aussi de l’abandon de la gestion de l’électricité. Pour eux, c’est juste rappeler au Gouvernement de Paul Kaba Thiéba l’urgence qui s’impose à leur province. Ils l’ont fait savoir dans la déclaration ci-après.

« Nous avons un chapelet de préoccupations qui ne sont pas à l’ordre du jour ce matin. Ce qui nous tient à cœur, c’est la question de l’axe Koundougou – Solenzo – Badala (Dédougou) et la question de l’électricité de Solenzo. Cher amis de la presse ; chers invités ; il faut dire que les banwalais ont interpellé le Gouvernement TIAO sur ces deux préoccupations majeures. Déterminés à aller toujours vers le développement, ils ont interpellé le Gouvernement de la Transition.

Le même cri de cœur a été lancé à l’actuel Gouvernement, celui de Paul Kaba Thiéba qui fait toujours la sourde oreille. La mal gouvernance, c’est ce qui a provoqué l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. La mal gouvernance, c’est ce qui provoque les soulèvements populaires. La province des Banwa étendue sur 5.400 km² n’a même pas 1cm² de bitume (goudron). Nos populations sont conscientes que le bitumage demande de gros moyens. Elles ont demandé de réfection en attendant mais rien.

Au lancement du PNDES, nous étions là à Dédougou pour relancer la question de la route de Solenzo, à la date du 17 septembre 2016. Mais ce qui a été dit n’a jamais été réalisé. Avec une densité de 49h/km² nous avons, une population qui est hostile au développement. Aujourd’hui c’est la consternation pour les populations. Tout déplacement à l’intérieur de la province est extrêmement difficile. Nos échanges commerciaux sont bloqués avec le Mouhoun à l’Est le Mali à l’Ouest ; la Kossi au Nord et le Houet au Sud dès la moindre pluie. Pour atteindre le goudron de Koundougou à 72 km il faut 5 heures de route. Pour atteindre le goudron de Badala à 72 km aussi de Solenzo il faut 6 heures de route.

Chers amis de la presse nous avons à l’urgence une distance de 144 km à entretenir avant qu’il ne soit tard. Il le faut : pour sauver les malades, pour minimiser les accidents, booster le développement économique. Pour nous le PNDES, c’est sauver nos malades, minimiser les accidents, booster le développement. Si le Gouvernement Thiéba n’agit pas dans l’immédiat pour les Banwa, il leur aura fermé la porte du PNDES. Alors le MBDHP pense que le moment est encore favorable pour sauver les Banwa.

La question de l’électricité, d’aucuns diront qu’il n’y a pas de problèmes à ce niveau mais ils ont menti nous dirons même que les problèmes de la COOPELSO se sont accumulés et c’est devenu une montagne. Il a manqué la transparence dans la gestion. Un groupe de personnes à fait de la COOPELSO ‘’une entreprise privée’’, oublié que c’est pour la population. FDE et PPI n’ont pas collaboré avec la population mais avec un groupe de personnes conséquence, c’est ce que nous vivons. L’ARSE n’a pas tenu ses engagements et voilà.

Le MBDHP pense que le problème d’électricité concerne les consommateurs d’électricité. C’est d’abord avec eux qu’il faut discuter. Les consommateurs, ce sont les populations, c’est leur avis qui compte. Aujourd’hui cette population est dans une situation exceptionnelle donc il faut une mesure exceptionnelle. Oui, elle a fait venir l’interconnexion. Elle a voulu qu’il y ait toujours la transparence. Elle dit non à la COOPELSO non et non. Elle veut que la SONABEL vienne s’installer pour servir sans intermédiaire. La COOPELSO a laissé et continue de laisser un souvenir amer pour cette population. Monsieur Rasmané Ouédraogo vit toujours les séquelles. COOPELSO a divisé des amis, COOPELSO a divisé des frères, COOPELSO a divisé des collègues, COOPELSO a divisé des familles.

Nous pensons que si COOPELSO doit survivre le pire peut arriver. C’est pourquoi nous pensons que cette population a le droit de rejeter ce qui peut être dangereux pour la cohésion sociale. Vivement que Dieu aide la province des Banwa », a martelé Gninassé Martin. Et quand au Vice-Président de la Section Banwa : « La province des Banwa n’est plus à présenter. Reconnue au plan national comme une véritable zone de production céréalière elle a eu le mérite d’être appelée le Grenier du Faso. Le coton y est aussi produit en grande quantité. C’est pourquoi d’ailleurs une usine de la SOFITEX y est implantée depuis 1998. Avec six (6) communes à son actif, les Banwa contribuent énormément au développement économique du Burkina Faso. Les populations se sont toujours investies pleinement pour faire de cette province un pôle de croissance économique.

Mais aujourd’hui malgré la bonne volonté de la population, l’impérieuse question des routes reste un frein au développement. Un autre souci majeur de cette population est l’électricité qui se consomme sans facture. Par la présente conférence de presse le MBDHP veut attirer l’attention du Gouvernement THIEBA sur la nécessité d’un plan d’urgence pour cette province.L’axe Solenzo – Dédougou est distant de quatre vingt quatre kilomètres (84 km). Solenzo – Koundougou fait 72 km. C’est une voie rouge qui a besoin d’être entretenue régulièrement. Depuis l’insurrection populaire d’octobre 2014 cette voie n’a plus connu de réparation. Les populations ont vu le mal venir et ont interpellé le Gouvernement. Malheureusement aucune autorité n’a entendu le cri de cœur. Courageuses mais pacifiques, les populations sont sorties pour réparer quelques tronçons dans les communes de Solenzo, Kouka, Balavé ou l’accès était extrêmement difficile. Depuis que les premières pluies ont commencé cette année, l’état de la route s’est complètement dégradé si bien qu’il est difficile à un engin à deux roues de l’emprunter et pire pour les véhicules. En début mai déjà, nous enregistrions les incidents.

Un long car rempli de balles de coton s’est renversé entre Founa et Kosso. Heureusement aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée. Imaginez si c’était un car qui transportait des personnes. Et depuis lors à chaque fois qu’il pleut, les véhicules ne font que s’embourber sur cette voie. L’hivernage s’installe tout doucement. Nos pharmacies ont besoin d’être ravitaillées. Nos malades doivent être évacués en cas de complication. Nos produits de premières nécessités doivent nous parvenir soit par Bobo-Dioulasso ou par Dédougou. Les candidats aux différents concours directs et d’intégration doivent se rendre à Dédougou pour la composition. C’est dire que tout notre avenir est lié à cette route.

L’avenir du Burkina est lié à cette route. Vu l’apport de cette province à l’économie nationale, nos gouvernants doivent agir dès maintenant avant qu’il ne soit tard. Si rien n’est fait dans l’immédiat pour cette population, les dégâts seront incalculables. Des malades vont mourir parce que l’ambulance va accuser un retard de route, des malades vont mourir parce qu’il va manquer les produits dont ils ont besoin, les accidents vont se multiplier quelle que soit la prudence des chauffeurs. Le MBDHP interpelle les autorités à prendre toutes les dispositions nécessaires pour rendre praticable cette voie pendant cette saison hivernale en attendant son bitumage. Au demeurant le Gouvernement THIEBA sera tenu responsable de tous les accidents de circulation liés à l’état des routes, tous les cas de décès suite à des difficultés d’évacuation liées à l’état des routes.L’interconnexion a vu le jour à Solenzo à une date récente. Nous rappelons qu’il fallut la pression de la population pour que cette interconnexion soit une réalité.

Cette population qui s’est battue pour avoir l’électricité en continue a voulu que ses factures d’électricité viennent au nom de la SONABEL. Car elle pense que la coopérative l’a suffisamment roulée et ne veut plus traiter avec cette dernière. Autrement la population a perdu confiance à la coopérative qui a fonctionné durant plusieurs années sans pouvoir faire la moindre œuvre sociale. Au contraire c’était des conflits qui naissaient du jour au jour entre les fils et filles de la localité jusqu’à la fermeture des locaux de la COOPELSO par les populations. Le véritable problème de nos jours est que les factures ne sont pas payées depuis plus de sept (7) mois. A cela s’ajoutent les poteaux en mauvais états qui sont susceptibles de tomber à tout moment sans oublier les fils électriques couchés sur les toits des maisons d’habitation voire les murs des gens mettant ainsi la vie de ces personnes en danger.

Etant donné qu’il n’y a personne pour contrôler ces installations, nous pensons qu’il soit possible pour des individus de faire des installations parallèles pour consommer indument l’électricité. Nous pensons aussi que ces installations arbitraires sont dangereuses pour nos populations.

C’est pourquoi le MBDHP pense qu’il est temps pour nos gouvernants d’éclaircir les populations sur la gestion du courant de la ville de Solenzo, prendre les dispositions nécessaires pour permettre à la population de payer ses factures avec des modalités très souples, prendre les dispositions nécessaires pour remplacer les mauvais poteaux, prendre les dispositions nécessaires pour que des câbles électriques ne trainent plus ni sur les toits ni sur les murs des gens encore moins à terre, remettre la gestion de l’électricité à la SONABEL sans intermédiaire pour qu’elle soit entièrement responsable des factures émises, prendre les dispositions nécessaires pour une extension du courant à travers le reste de la ville et aux autres localités de la province. »

David Demaison NEBIE
Lefaso.net

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