Dédougou : 58 nouveaux diplômés en santé prêtent serment

Publié le lundi 20 octobre 2014 à 01h01min

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Dédougou : 58 nouveaux diplômés en santé prêtent serment

L’Ecole privée de santé « Sainte Edwige », annexe Dédougou, a organisé la cérémonie officielle de prestation de serment des élèves de la deuxième promotion, le vendredi 17 octobre 2014. Présidée par le Secrétaire général du ministère de la santé, Amédée Prosper Djiguemdé et parrainée par le professeur Michel Akotionga, cette cérémonie fut aussi l’occasion pour la promotrice, Madame Rasmata Ilboudo, d’inaugurer sur le site de l’Ecole un Centre de santé et de promotion sociale (CSPS).

L’Ecole privée de santé « Sainte Edwige » met sur le marché de l’emploi 58 diplômés en santé. Il s’agit de 4 garçons et filles de salle, 16 agents itinérants de santé, 21 infirmiers brevetés et 17 infirmiers d’Etat. Ils ont juré ce vendredi 17 octobre 2014 à Dédougou devant le représentant du Ministre de la santé, Amédée Prosper Djiguemdé, d’utiliser leurs connaissances pour soulager la souffrance humaine sans une considération aucune, pour récupérer et promouvoir la santé et de s’abstenir de l’euthanasie et tout ce qui s’y apparente. Ils ont aussi juré de rester toujours dignes, intègres et disciplinés dans l’exercice de leur fonction et de garder toujours intact le secret professionnel.

Conformément à son nom de Baptême, promotion « lutte contre les mutilations génitales féminine (MGF) », les impétrants qui viennent d’obtenir leur parchemin affichent une volonté ferme de faire de la lutte contre l’excision au Burkina leur cheval de bataille. Selon les élèves, le choix du professeur Michel Akotionga comme parrain est lié à son combat mené contre les MGF de 1990 à 2006. Gynécologue obstétricien de formation, il fut en substance l’auteur-inventeur de la technique de réparation des séquelles de l’excision. En 1996, monsieur Akotionga est expert en matière de lutte contre les MGF avant d’être vice-président d’honneur de la lutte contre l’excision et d’être enfin un formateur national des formateurs dans la prise en charge des victimes de l’excision.

« La santé est un sacerdoce »

« 100 et 140 millions de femmes dans le monde ont subi une mutilation génitale (MGF) et chaque année, environ 3 millions de filles risquent de subir une MGF ». C’est le bilan dressé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) que Amédée Prosper Djiguemdé a porté à la connaissance des impétrants. Au regard de ce bilan et vue les derniers cas de MGF identifiés courant août et septembre 2014 à Koupéla et Ouahigouya, Monsieur Djiguemedé a félicité la promotion sortante pour son engagement à avoir un regard particulier sur cette pratique. Il s’est par ailleurs réjoui de l’arrivée des nouvelles compétences sur le marché de l’emploi « qui ne fera que renforcer notre système de santé ». Le S.G. du ministère de la santé a invité les élèves sortants à travailler en tout professionnalisme et en mettant leur passion pour le travail au centre des préoccupations. « Qu’ils se disent que tout patient qui vient dans une structure de santé ne vient pas parce qu’il veut. C’est pour son soulagement. Ils doivent donc faire en sorte que tout patient qui arrive soit pris en charge avec toute célérité et avec tout professionnalisme », a conseillé monsieur Djiguemdé.

Et au parrain Michel Akotionga de renchérir « la santé c’est un sacerdoce. Il ne faut pas s’attendre à gagner beaucoup d’argent à ne rien faire. Au contraire on doit travailler beaucoup sans gagner de l’argent. De ce fait, qu’ils se mettent à l’idée qu’ils se sont engagés à s’occuper des burkinabè qui sont d’une manière ou d’une autre leur parents. Ils doivent se donner entièrement à tout instant et en tout lieu tant qu’on a besoin d’eux pour le bien-être de ces populations dont ils sont issus ».

Une contribution à l’action de l’Etat

Pour la fondatrice de l’Ecole privée de santé sainte Edwige annexe Dédougou, Madame Rasmata Ilboudo, la sortie de chaque promotion est une modeste contribution que son Ecole apporte chaque année à l’action de l’Etat pour faire face au besoin national dans ce domaine. Elle s’efforce aussi de s’inscrire comme un outil de développement de la région de la Boucle du Mouhoun. Madame Ilboudo veut pour preuve, la coïncidence de la cérémonie de prestation de serment de la deuxième promotion et l’inauguration d’une infirmerie d’une valeur de 50 millions de francs CFA au sein de l’Ecole. Il s’agit d’un CSPS composé d’une maternité, d’un dispensaire, d’un petit laboratoire, d’un dépôt MEG (Médicaments essentiels génériques) et d’une SMI (Santé maternelle et infantile).

La fondatrice a ténu à relever que « Saint Edwige » a présenté 58 élèves et a fait 100% à l’examen. Par conséquent, elle « a félicité la promotion sortante et l’a exhortée à persévérer dans la rigueur et le professionnalisme que l’Ecole privée de santé « Sainte Edwige » a pu leur imprimer tout au long de leur séjour ». Pour le reste, Madame Ilboudo a remis du matériel médico-technique d’une valeur de 500 000 Fcfa à la direction régionale de la Santé de la Boucle du Mouhoun.

Ibrahima TRAORE

Lefaso.net

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