Histoire : De la Cité des Bankuy à Dédougou

Publié le vendredi 14 novembre 2014 à 23h36min

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Histoire : De la Cité des Bankuy à Dédougou

Dédougou encore connusous l’appellation de la Cité des « Bankuy » ou le « grenier » du Burkina abrite dans une vingtaine de jour les festivités du 54è anniversaire de l’indépendance du pays. A cet effet dans les lignes qui suivent nous vous proposons la découverte de l’histoire de cette ville.

Selon la légende Koére connu comme premier habitant de Dédougou serait venu de Mandé. Chasseur et agriculteur, il était en quête d’une terre fertile. Et lors d’une de ses promenades de chasse, il découvre entre lesXVe et XVIe sièclesau milieu d’une forêt,un puits grâce au coassement d’une grenouille.Le porte-parole du chef de Canton,Basil Dayo, soutient que « lorsqu’il a su que c’était un puits, il a profité se désaltérer et se reposer en même temps avant de poursuivre son chemin. Après la journée, il y est revenu encore le soir. Dès lors ce lieu était devenu son refuge. A l’approche de l’hivernage, il est rentré pour revenir cette fois avec sa famille en saison sèche pour s’y installer. Soulignons qu’en partant, il avait pris le soin de marquer les lieux en déposant un caillou entre les fourches d’un néré afin de pouvoir se retrouver à son retour ».

Après le départ de Koé, poursuit la légende, Zamagni venu d’un village relevant du canton de Tchériba découvrit le même puits. Pour marquer son passage, Zamagni place une termitière non loin du puits et partit également à la recherche de sa famille. Donc à leur retour, les deux se réclamaient la paternité des lieux. Pour les départager, il fallait présenter un témoignage certifiant le premier venu. Koé indexa son caillou intact qu’il avait laissé entre les fourches du néré, pendant que son rival Zamagni ne retrouva pas sa motte dissoute par les eaux de pluies. Ainsi Koé fut reconnu comme premier habitant et fondateur du village de Bankuy. Zamagni et sa famille s’installèrent à côté et furent reconnus deuxième venus.

De Bankuy, Dèèdou à enfin Dédougou
Toujours selon la légende comme le village était au milieu d’une forêt dense, Koé et sa famille lui donnèrent le nom « Bankuy » qui signifie en Bwamu « village de la forêt ». « Bani » ayant pour signification forêt et « Kuy », domicile, village ou encore localité. Bankuy est donc la contraction de Banikuy. Après plusieurs récoltes, vu qu’il y avait beaucoup d’eau et que les récoltes étaient abondantes, pour exprimer leur gaieté, les habitants de « Bankuy » remplacèrent le nom de leur village par «  Dèèdou ». Ce qui veut dire « je suis heureux et fier ». Aujourd’hui, le mot « dougou  » qui fait Dédougou est dioula. En dioula « dougou » signifie village ou localité. Autrement dit il est l’équivalent de kuy en bwamu. De nos jours, Dèèdou n’est prononcé que par les Bwaba.

Concernant le peuplement de Dédougou Basil Dayo expliquent : « le second qui disputait les lieux (ndlr Zamagni) avec Koé, s’est refugié un peu plus à l’écart à côté d’une mare qui était le deuxième quartier du village. Ensuite, au fur et à mesure le village s’est agrandi ; les quartiers Borakuy, Kokuy, Hankuy, Tiankuy, Linkuy, Dobakuy, etc. En gros il y a environ dix quartiers des autochtones. Avecdes clans comme les forgerons, les griots, etc. ».

Evolution administrative de Dédougou
En terme d’évolution administrative, 1909 marque l‘installation du poste d’administration coloniale à Dédougou et l’intégration du cercle de Dédougou dans la colonie du Haut-Sénégal-Niger avec pour chef lieu Bamako.En 1911 la ville de Dédougou est créée. Cette date correspond au transfert définitif du cercle de Koury à Dédougou pour des raisons de santé provoquépar la mouche tsétsé. Si les bwaba n’ont pas résisté à la pénétration coloniale survenue dans les années 1800, ils se sont révoltés entre 1915-1916 dans le cercle de Dédougou, contre le recrutement des soldats (ndlr anciens combattants) pour la première guerre mondiale. Entre 1919-1932, le cercle devient cercle de la Haute Volta. Entre 1932-1948, avec la suppression de la colonie de Haute Volta, Dédougou devient une subdivision du cercle de Koudougou, qui est à la Côte d’Ivoire. En 1974, Dédougou devient chef lieu du département de Haute Volta englobant Tougan, Nouna, Boromo.
Dédougou érigé en commune.

En 1979 Dédougou est érigé en commune de plein exercice comprenant alors cinq secteurs. En 1984, Dédougou est chef lieu de la province du Mouhoun suivant la loi ADP 84-035 portant découpage en 30 provinces du territoire, et concomitamment chef lieu de département.De nos jours la commune urbaine de Dédougou est composée de 7 secteurs avec 37 villages rattachés. Selon le dernier recensement général de la population de 2006, la population de la commune de Dédougou est estimée à 86 965 habitants avec 51 % de femmes et 28 % des jeunes de 15 à 28 ans. La population urbaine est estimée à 38 862 et population rurale à 48 103 habitants). La population est en majorité analphabète et vivant essentiellement d’agriculture et d’élevage (85%). Elle est composée principalement de Bwaba (autochtones), Dafing, Peulh, Mossi, de Samo, etc.

Les lieux sacrés de Dédougou :

Selon le porte parole du chef de canton de Dédougou,Basil Dayo on énumère à ce jour « 3 importants lieux sacré destinés à la protection de la ville de Dédougou. C’est notamment, la forêt Loba, un lieu sacré très important dans le temps parce que les guerriers venaient se confier, même au temps de l’armée coloniale. De nos jours ce lieu garde son caractère sacré. Par exemple le vendredi, si vous partez avec un habit rouge en plein midi vous ne pouvez pas y accéder.Le loyou qui est la tête du village est le lieu le plus sacré du village. Et en fin le Do, le puits sacré (ndlr puits découvert par Koé et Zamagni au Début de la légende) ».

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