Projet « Santé mentale pour tous » : L’ONG CBM forme des acteurs sociaux de Nouna et Dédougou

Publié le mercredi 27 mai 2020 à 18h42min

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Projet « Santé mentale pour tous » : L’ONG CBM forme des acteurs sociaux de Nouna et Dédougou

Organisée par l’ONG CBM international, une session de formation sur la prise en charge communautaire des maladies mentales s’est tenue du 26 au 28 mai 2020 à Dédougou, au profit d’une trentaine d’acteurs sociaux de la zone de Dédougou et de Nouna. La présente session, ouverte le mardi 26 mai 2020, se tient dans le strict respect des mesures barrières contre la Covid-19.

C’est dans la salle polyvalente Monseigneur-Judes-Bicaba à Dédougou que se tient la deuxième session de formation des acteurs sociaux dans le cadre du projet « santé mentale pour tous » portée par l’ONG CBM international. Venus de deux provinces, à savoir la Kossi et le Mouhoun, les participants seront outillés, trois jours durant, sur la prise en charge communautaire des maladies mentales.

L’ONG CBM, qui n’est pas à sa première édition, vise comme objectifs l’amélioration de la qualité de la prise en charge et l’accompagnement global des personnes vivant avec un handicap psychosocial et intellectuel.
L’initiative de l’organisation de la formation des acteurs sociaux sur l’accompagnement des malades mentaux vient du constat de la situation des pathologies mentales qui représentent un véritable problème de santé publique de par le monde.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les troubles mentaux ou neurologiques affecteront une personne sur quatre dans le monde à un moment ou l’autre de sa vie. On estime à environ 450 millions, le nombre de personnes qui souffrent actuellement de ces pathologies. Cette situation place les troubles mentaux parmi les causes principales de morbidité et d’incapacité à l’échelle mondiale. Ainsi, les charges de morbidité mondiales attribuées à ces troubles représentent 14%, et la plupart des personnes affectées (75%) vivent dans les pays à faible revenus. Ces personnes ne bénéficient toujours pas du traitement dont elles ont besoin.

Oumar Sangaré, Chargé de programme et responsable des projets santé mental au niveau du bureau pays CBM

Au Burkina Faso, une étude épidémiologique en population générale réalisée en 2015 a montré que 41% de la population générale âgée de 18 ans et plus souffrent d’au moins un trouble mental, ce qui traduit l’importance de ces troubles dans notre pays.
Selon Oumar Sangaré, chargé de programme et responsable des projets santé mentale au pays CBM, « cette décision de formation a été prise à la suite d’un constat au niveau national caractérisé par une série d’évènements que le Burkina connaît, à savoir l’insécurité, le déplacement des personnes, la psychose créée par la pandémie de la Covid-19, la prolifération de l’usage des substances psychoactives, etc., qui sont autant de facteurs de stress qui perturbent les populations.

Face à cette situation, CBM a décidé de former une trentaine d’acteurs intervenant dans la chaîne de la prise en charge des malades mentaux sur les pathologies mentales et les différents modes de prise en charge selon le niveau d’intervention. Cette stratégie de formation en cascade prévoit la formation des formateurs au niveau national, ensuite la formation de l’ensemble des Infirmiers chefs de poste (ICP) des districts sanitaires de Nouna et Dédougou.

A cela s’ajoute la formation des acteurs sociaux ainsi que la formation des Agents de santé à base communautaire (ASBC) et les tradipraticiens de santé sur la prise en charge des maladies mentales. Le renforcement des capacités de ces acteurs vise à améliorer la qualité de la prise en charge holistique des malades mentaux dans une dynamique pluridisciplinaire et multidimensionnelle. La présente session vise à former les acteurs sociaux dans la prise en charge communautaire afin qu’ils puissent venir en complément dans le tandem qu’ils doivent former avec les agents de santé pour une prise en charge holistique des personnes souffrant de pathologies mentale ».

Co-formateur, Abdramane Tien

Il faut noter que dans le cadre de la santé mentale, l’ONG CBM met en œuvre actuellement, au Burkina Faso, avec l’appui du ministère de la santé et les OCADES, deux grands projets que sont le projet santé mentale pour tous dans les districts sanitaires de Gaoua, Diébougou, Nouna, Dédougou et Koupéla, ainsi que le projet « Seconde chance » mis en œuvre dans les six districts sanitaires de la région du Nord.
Dans sa stratégie de mise en œuvre des projets portant sur la santé mentale, CBM accorde une importance majeure à la participation des acteurs communautaires.

De l’avis du co-formateur, Abdramane Tien, « la formation va permettre aux acteurs sociaux de mieux connaître des notions comme la définition de l’acteur communautaire, son rôle fondamental dans le développement à base inclusif, les outils à sa disposition, sa place dans le dispositif d’accompagnement du malade mental ; à cela s’ajoutent les types de difficultés généralement rencontrées dans le travail de la prise en charge des personnes souffrant des troubles psycho-sociales ».

Moro Aïssata , participante

Selon les bénéficiaires, cet atelier de formation des acteurs communautaires sur leur rôle dans l’accompagnement des personnes vivant avec un handicap psychosocial vient à point nommé, dans un contexte sanitaire et sécuritaire difficile pour le Burkina Faso.

Pour la participante Moro Aissatou, actrice communautaire au service d’hygiène de la mairie de Dédougou, « cette formation nous permettra de mieux prendre en charge les personnes souffrant de maladies mentales. Avec cette formation, nous saurons mieux nous organiser afin de mieux aider les malades ».

Au terme de ces trois jours d’échanges et de travaux pratiques, l’ONG CBM souhaite une implication effective des communautaires dans cette lutte contre les maladies mentales et les stigmatisations dont sont victimes les nombreux malades.

Bienvenu Dembélé

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