Changement climatique et Covid-19 : La FAO veut renforcer la résilience des ménages dans la Boucle du Mouhoun

Publié le mardi 16 mars 2021 à 19h49min

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Changement climatique et Covid-19 : La FAO veut renforcer la résilience des ménages dans la Boucle du Mouhoun

L’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a organisé, du 11 au 15 mars 2021 à Dédougou, un atelier de planification des activités du projet GCP/BKF/061/CAN « Renforcement de la résilience des ménages par les actions d’adaptation et de mitigation aux effets du changement climatique et de la Covid-19, dans la région de la Boucle du Mouhoun au Burkina Faso ». La cérémonie de clôture des travaux de l’atelier a eu lieu le lundi 15 mars 2021, sous la présidence du ministre en charge de l’Agriculture, Salifou Ouédraogo.

La FAO, dans ses efforts de mobilisation des partenaires en soutien au Burkina Faso, a obtenu d’Affaires mondiales Canada (AMC), un appui technique et financier pour mettre en œuvre ce projet de résilience des ménages face au Covid-19 et au changement climatique. Le projet est financé à hauteur de 1,2 milliards de Francs CFA, sur la période de décembre 2020 à août 2022. Il contribuera ainsi, selon les responsables dudit projet, à renforcer la résilience des populations vulnérables face aux changements climatiques, aux impacts de la pandémie de Covid-19 et de la situation sécuritaire dans la région de la Boucle du Mouhoun.

Les acteurs du projet présents à l’atelier de planification participative de la FAO

Ce projet placé sous la tutelle technique du ministère en charge de l’Agriculture couvre plusieurs secteurs d’activités relevant des missions de différents départements ministériels (agriculture, environnement, élevage, recherche scientifique, santé, jeunesse, femme). Sa mise en œuvre implique un réseau de partenaires diversifiés, composés de services techniques de l’Etat, des collectivités territoriales, des ONG et associations locales. Pour le ministre de l’Agriculture, des Aménagements hydro-agricoles et de la Mécanisation, Salifou Ouédraogo, les activités du projet vont se concentrer dans huit communes de la région, notamment celles où il y a une concentration de personnes déplacées internes.

« Le projet vise à restaurer 500 hectares de terre, à réhabiliter 25 hectares de conservation de zones environnementale mais également à travailler à mettre en place des activités d’apiculture, des activités de microcrédit au profit des femmes et des jeunes. C’est un ensemble d’activités qui va se réaliser et au-delà de ces activités du développement rural, des activités de santé communautaire pour lutter contre le Covid-19. Ces activités vont réellement impacter la vie des populations de la région de la Boucle du Mouhoun », a-t-il expliqué.

Le ministre en charge de l’Agriculture, Salifou Ouédraogo

A l’en croire, ces activités sont en adéquation avec les interventions de son département sur le terrain. Il s’agit des activités de restauration de sols, d’aménagement de bas-fonds, des activités de réalisation de périmètres maraîchers, qui permettent d’améliorer la nutrition des enfants et des femmes, etc. Il est attendu du projet, une capacitation des communautés affectées, en une résilience efficace face au changement climatique et à la pandémie du Covid-19, en particulier pour les femmes et les jeunes de la Boucle du Mouhoun. Le ministre Salifou Ouédraogo a remercié le Canada pour avoir accepté apporter son appui financier à ce projet qui permet à la FAO de contribuer à satisfaire les besoins prioritaires de relèvement des populations affectées par les effets des changements climatiques et de la pandémie du Covid-19.

Un projet innovant pour augmenter la résilience des ménages

L’ambassadrice du Canada au Burkina Faso, Carol Vivian Mc Queen

Cette cérémonie a connu la présence de l’ambassadrice du Canada au Burkina Faso, Carol Vivian Mc Queen. Selon elle, ce « projet innovant » vise à augmenter la résilience des ménages dans la région de la Boucle du Mouhoun, afin que les femmes et les jeunes puissent continuer à profiter du secteur agricole et mieux s’adapter au changement climatique. « Nous avons accepté d’appuyer ce projet parce que nous considérons que l’agriculture est le moteur de l’économie du Burkina Faso et qu’il est important que la population burkinabè puisse accéder à ce travail. Ce projet va réhabiliter 500 hectares de terres afin de permettre à ces femmes et jeunes de s’autonomiser avec des activités liées à l’agriculture. Cela va contribuer énormément à la croissance économique durable de cette région qui est impactée par les crises sécuritaire et sanitaire », a laissé entendre l’ambassadrice du Canada.

La FAO signe son retour dans la Boucle du Mouhoun

A travers ce projet, la FAO signe ainsi le retour de ses interventions dans la région de la Boucle du Mouhoun. « La FAO a décidé de déployer ses interventions dans les régions de l’Ouest du Burkina en raison de la réduction drastique des productions agrosylvopastorales et halieutiques due non seulement aux facteurs climatiques, mais aussi à une pression anthropique de plus en plus en forte, à une faible gouvernance locale de la gestion des terres et des ressources naturelles », a rappelé Dauda Sau, représentant de la FAO au Burkina Faso.

En effet, l’on note que la dégradation des terres dans la région de la Boucle du Mouhoun, dans l’intervalle de 11 ans (2002-2013), a affecté 17,34% du territoire de la région avec une tendance négative de l’évolution de la productivité (SP/CNDD, 2020). L’essor de l’agriculture est par ailleurs freiné par l’insécurité foncière, la faible maitrise de l’eau et de son exploitation, les difficultés d’accès à la terre notamment par les femmes et les jeunes, la mauvaise qualité des intrants (semences et engrais chimiques), l’insuffisance d’unités de transformation des produits agricoles.

Dauda Sau, représentant de la FAO au Burkina Faso

Difficultés auxquelles s’ajoutent la pandémie de Covid-19 et la situation sécuritaire.
Selon Dauda Sau, cette région dispose d’atouts considérables dans le secteur agricole, forestier, du pastoralisme et des ressources en eau. Et le projet compte s’adosser sur ces opportunités pour identifier les actions d’adaptation et de mitigation pour la résilience des ménages aux effets du changement climatique, du Covid-19 et de la situation sécuritaire.

La FAO adhère à l’approche territoriale qui prône la démarche par la base pour identifier les besoins de renforcement des capacités des bénéficiaires. C’est pourquoi, elle a souhaité cet atelier de planification participative, pour permettre à toutes les parties prenantes de mieux comprendre et de s’approprier le projet. « Nous avons voulu que la planification de mise en œuvre du projet soit une planification participative. C’est pourquoi nous avons élaboré un canevas depuis Ouagadougou, que nous avons partagé avec les partenaires de mise en œuvre sur le terrain. Cet atelier est organisé pour revisiter toutes les activités et discuter des zones d’intervention. Ce qui va nous permettre de déterminer également le partenaire par rapport à chaque domaine d’activités », a informé Damas Poda, expert forestier à la FAO Burkina.

A l’issue de cet atelier, les acteurs se sont engagés à apporter les facilitations nécessaires pour que le démarrage des activités soit effectif sur le terrain. Ainsi, le plan de travail et budget annuel qui a été validé par les acteurs de terrain servira de document de planification des interventions du projet pour cette première année de mise en œuvre. La synergie d’action de l’ensemble des acteurs sera nécessaire pour l’atteinte des cibles et indicateurs de résultats du projet. A cet effet, le ministre Salifou Ouédraogo a rassuré de sa disponibilité et celle des autres ministres sectoriels concernés ainsi que de l’ensemble des acteurs, à apporter toutes les facilités et accompagner la réalisation des activités du présent projet.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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