TGI de Dédougou : Accusés de vol de biens, des jeunes risquent entre 12 et 36 mois fermes de réclusion

Publié le mercredi 12 avril 2023 à 12h19min

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TGI de Dédougou : Accusés de vol de biens, des jeunes risquent entre 12 et 36 mois fermes de réclusion

Au cours de son audience du mardi 11 avril 2023, le Tribunal de grande instance (TGI) de Dédougou a vu passer devant lui le dossier de cinq jeunes hommes d’un village de Massala, situé dans la commune urbaine de Dédougou. Ces villageois, dont l’âge est compris entre 19 et 35 ans, sont impliqués à des degrés variés dans le vol de plusieurs biens.

La première infraction est relative à un vol de chaussures et de grillage. Elle a impliqué DY et DZ. Il est reproché à ces deux jeunes hommes des faits de vol de rouleaux de grillage et une douzaine de paires de chaussures appartenant à des agents des Eaux et Forêts. Les faits ont eu lieu à Douroula dans le mois de septembre 2022, après la fuite des populations, de la localité, menacées par des groupes armés terroristes.

Selon les témoignages, les deux « larrons » ont saisi l’occasion du retrait des populations, mais aussi du fait que celles-ci n’ont pas pu emporter leurs biens, pour s’y rendre afin de commettre leur forfaiture. Ils se sont rendus au service départemental des Eaux et Forêts pour y soustraire frauduleusement deux rouleaux de grillage et douze paires de chaussures.

Les accusés ont reconnu les faits devant le tribunal. Ils se sont partagés les chaussures pour usage et vendu les rouleaux de grillage. Un d’eux a prétexté utiliser cette somme pour s’acquitter de la scolarité de ses enfants.

La seconde infraction, un vol d’ânes, implique dans un premier temps DY et DZF et, dans un deuxième temps, DZF et un mineur non poursuivi. DY et DZF se sont ligués pour soustraire un âne à son propriétaire. Ce butin a été tué et la viande a servi à l’organisation d’une soirée festive entre eux au village, ont-ils avoué aux juges. C’est ainsi que DA, âgé de 19 ans, a été sollicité pour aider au dépeçage de l’animal abattu. Pourtant, il était au parfum que l’âne a été volé, mais il n’aurait rien fait pour dénoncer les auteurs, si l’on croit les déclarations faites au procès.

Concernant le cas de DZF, il était poursuivi également pour vol de deux autres ânes. L’un, vendu à un des bouchers du village au prix de 50 000 FCFA. Ce dernier a reconnu avoir tué l’animal, mais dit n’être pas au courant qu’il s’agissait d’une bête frauduleusement acquise. Pour ce qui est du deuxième âne, DZF ne réussira pas à l’écouler car sa manœuvre a été mise en échec.

Des peines de 12, 24, 36 et 60 mois requises

A propos de DA, le président du tribunal a regretté que ce jeune homme de 19 ans soit déjà à sa deuxième comparution devant un tribunal. Le procureur a ainsi rappelé qu’il avait déjà fait l’objet de condamnation à 12 mois de prison et une amende de 500 000 FCFA, le tout assorti de sursis dans une affaire de vol d’argent. Relaxé le 17 janvier dernier, il est, à nouveau, cité à comparaître le 11 avril 2023. Et le président du tribunal de lui demander s’il a un parent dans la salle. « Oui, il y a mon père », réagit DA. « N’a-t-il pas honte de toi ? », questionne le président. « Oui, il a honte de moi », rétorque l’accusé.

En considération de l’ensemble des témoignages et déclarations au procès, le parquet a déclaré les accusés DY, DZ et DZF coupables des faits de vol qui leur sont reprochés. En répression, le ministère public a requis contre les trois, une peine d’emprisonnement de 60 mois dont 36 fermes et une amende de 500 000 FCFA assortie de sursis.

DA a été reconnu coupable des faits de recel de biens frauduleusement soustraits et complicité. Par conséquent, il a été requis contre lui, une peine d’emprisonnement de 12 mois et une amende de 1 000 000 FCFA fermes. Avec la révocation de sa condamnation assortie de sursis dans la précédente affaire de vol d’argent, ce jeune homme risque de purger une peine de 24 mois de réclusion et une amende de 1 500 000 FCFA fermes, si le tribunal venait à suivre le procureur dans sa réquisition. Le boucher, quant à lui, il a été relaxé pour bénéfice du doute.
Le dossier est mis en délibéré pour le mardi 18 avril 2023.

Yacouba SAMA

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