Dédougou : L’Association Salaki sensibilise sur le vivre-ensemble harmonieux

Publié le mercredi 26 avril 2023 à 17h27min

PARTAGER :                          
Dédougou : L’Association Salaki sensibilise sur le vivre-ensemble harmonieux

L’association Salaki a convié trois communautés (Moaga, Bwaba et Peulh) de la région de la Boucle du Mouhoun à un panel radiophonique ce mardi 25 avril 2023 à son siège à Dédougou. Objectif, faire l’état des lieux des conflits dans la région, présenter des outils de gestion ou de résolution et des symboles d’hier qui cimentaient le vivre-ensemble de ces sociétés en vue de ressusciter certaines valeurs de promotion de la paix.

« Des communautés, qui coexistaient paisiblement dans leurs différences dans le même espace autrefois, s’entretuent aujourd’hui. Des sociétés, réputées sociétés d’hospitalité, s’illustrent désormais négativement par le rejet et l’intolérance à l’égard des étrangers. Rien ne semble freiner la fracture sociale dans laquelle notre région s’engouffre ». Telle est la peinture faite par l’Association Salaki de la situation humanitaire dans la région de la Boucle du Mouhoun.

Une région où les différences communautaires, loin d’exprimer la richesse des hommes, sont la cause même de leurs problèmes de coexistence. L’intolérance des différences religieuses, ethniques, culturelles et sociales atteignant un seuil critique, ces dernières années, poursuit la structure.

Pour parer à cette descente aux enfers, l’Association Salaki s’est engagée, à travers des actions de sensibilisation, à donner la chance à la paix, à la cohésion sociale et au dialogue à l’intérieur et entre les différents groupes sociaux de la région. Le panel radiophonique sur la promotion des symboles de la paix ainsi que les bons outils de résolution des conflits dans trois communautés en est une preuve. Les Mossi, tout comme les Peulh et les Bwaba étaient à ce rendez-vous. Chacun, en ce qui le concerne, a exhumé les valeurs, les symboles et les outils de culture de la paix, du vivre-ensemble et de communication qui caractérisaient l’harmonie dans ces sociétés autrefois.

La parenté à plaisanterie, la gérontocratie, la solidarité et l’entraide étaient, entre autres, des valeurs référentielles d’entente, de communion et de partage à l’intérieur de chaque communauté, mais aussi entre les différents groupes sociaux. Malheureusement, « ces valeurs, symboles et outils n’ont plus prise sur nos sociétés », regrettent les panélistes du jour.

Or, l’urgence est de redonner vie à ces vertus dans l’espoir de retrouver le vivre-ensemble harmonieux d’hier, selon Camille Sawadogo, président de l’Association Salaki. « Dans nos sociétés traditionnelles, nos ancêtres savaient taire leurs différences, s’organiser et gérer leurs conflits dans la paix et dans l’harmonie. Par ce panel, nous voulons jeter le rétroviseur sur le passé pour dégager des symboles et des outils de gestion de conflits dans trois communautés », a-t-il soutenu. A l’en croire, si les sociétés traditionnelles arrivaient à vivre ensemble dans la paix, c’est qu’elles avaient un secret que peut-être la génération actuelle a laissé tomber. Il est donc attendu des trois communautés d’aider à découvrir ce secret.

Du contenu du panel, l’Association Salaki se propose de produire des émissions radiophoniques et de petits films de sensibilisation à destination des populations de la région.

A ce panel, le directeur régional en charge des droits humains, Dapoba Diarra, a fait savoir que le Burkina Faso en général, et particulièrement la région de la Boucle du Mouhoun traverse une profonde crise sociale et communautaire grandissante et incontrôlée. Celle-ci, dit-il, se manifeste par des conflits armés, le grand banditisme, la fronde sociale, la menace des réseaux sociaux, l’incivisme et la recrudescence des conflits communautaires. Il suggère le dialogue, la solidarité et l’unité comme voies de sortie de la crise.

Le panel radiophonique est un fruit du projet de promotion des messages clés humanitaires de veille humanitaire et de renforcement de l’engagement communautaire et de la redevabilité dans la prévention, la réponse et le relèvement des communautés affectées par les urgences humanitaires dans la Boucle du Mouhoun. Le projet bénéficie de l’appui financier de l’UNICEF.

Yacouba SAMA

PARTAGER :                          
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique