« Nous voyons un peu partout dans le pays que l’actualité est marquée par des questions d’économie, de développement communautaire par l’actionnariat populaire sur lequel s’est aligné même le président. Nous avons trouvé bon de toucher le promoteur de l’idée qui est le professeur Laurent Bado pour qu’il explique à la jeunesse et la motive à adhérer à cette vision de développement ». Ainsi parlait la présidente du Club de sociologie et anthropologie de l’université de Dédougou, Sylviane Élit Iman Toni pour justifier le choix de Monsieur Bado pour éplucher le thème dont la teneur est « La voie africaine du développement : l’économie communautaire par l’actionnariat populaire ».

Avec le verbe qu’on lui connait, le conférencier est parti du constat qu’il avoue faire de l’échec des plans de développement mis en œuvre par les États africains et particulièrement le Burkina Faso depuis l’avènement des l’indépendances. « L’occidentalisation du modèle de développement en Afrique a conduit à un échec flagrant », a-t-il dénoncé. Comme à son habitude, l’orateur du jour propose alors de suivre une voie de développement conforme aux cultures des populations d’Afrique. En l’occurrence, le modèle économique communautaire qui, pour lui, fut celui des peuples africains avant la colonisation. « C’était une société d’entraide mutuelle », fait-il remarquer.

Laurent Bado se réjouit du fait que la vision des autorités actuelles sur les questions de développement économique coïncide avec ce qu’il a toujours défendu comme voie à suivre pour atteindre un niveau de performance économique acceptable pour le Burkina Faso.

Pour ce dernier, l’entreprenariat communautaire par actionnariat populaire est une réponse au besoin de développement des Burkinabè car, dit-il, c’est une stratégie qui permet de faire de tous les citoyens des copropriétaires de grandes entreprises à travers tout le pays.

Mais pour atteindre les objectifs escomptés, le tribun estime qu’il faudrait un État crédible débarrassé de la corruption et des détournements de deniers publics avec des autorités patriotes à sa tête. « Il faut faire en sorte que le peuple ait confiance en l’Etat », insiste Laurent Kilachu Bado.

Pour plus de transparence, l’invité des étudiants de Dédougou est favorable à l’idée de confier la gestion des fonds des souscriptions à une structure indépendante regroupant des représentants de l’ensemble des couches sociales qui composent la communauté.

Il a terminé par dire que les critères de choix des projets à financer doit demeurer la crédibilité, l’innovation et la pertinence desdits projets sans distinction de leurs porteurs. Ce, dans le but de favoriser un développement solidaire et populaire ou encore endogène comme le prône l’actionnariat populaire.
À en croire des étudiants, la conférence vient en complément à des cours qu’ils ont reçus dans le cadre de leur formation académique.

Yacouba SAMA
Lefaso.net