C’est un événement presque habituel, en cette période de Ramadan, de voir des communautés religieuses communier autour de ce qu’il convient d’appeler des moments de rupture collective de jeûne. La tradition a encore été respectée cette année à Dédougou, dans la région de la Boucle du Mouhoun. À l’appel du grand imam de la ville, El Hadj Famata Almamy Traoré, les musulmans, dans leur diversité, se sont retrouvés à la grande mosquée ce dimanche 31 mars 2024 au soir pour mettre fin à la 21e journée de jeûne. Au compteur, il y avait des représentants des Sunnites, du CERFI, des Tidjania et de la communauté musulmane, a confié le guide religieux.

Des prières ont été dites à l’occasion pour implorer Allah le miséricordieux d’intercéder en faveur des habitants du Burkina Faso, victimes de la barbarie des groupes armés terroristes. Dans une brève intervention, le grand imam de Dédougou, initiateur de ces retrouvailles, a appelé les fidèles musulmans et l’ensemble des populations de la ville à être solidaires. Il a par ailleurs invité les différents acteurs à cultiver la cohésion sociale et l’esprit de dialogue dans tous les compartiments de la société afin « de se pardonner mutuellement et aller de l’avant ».

Dédougou a accueilli un peu plus de 45 imams déplacés internes à ce jour, à en croire Famata Almamy Traoré. Ils étaient représentés à cette soirée. Selon leur porte-parole, Abdoul Gafour Djibo, le Ramadan est par essence un mois de partage. « C’est une période qui rappelle aux fidèles qu’ils doivent vivre les uns pour les autres. C’est dans ce sens que nous nous sommes retrouvés là ce soir sans distinction aucune pour partager ce que Dieu a bien voulu offrir au grand iman », a-t-il fait remarquer.

Le représentant du gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, Souleymane Nakanabo, a estimé que l’initiative est lumineuse. « Elle entre en droite ligne des recommandations de Dieu », a poursuivi le haut-commissaire de la province du Mouhoun, avant de relever que cette soirée est un signe de bon vivre-ensemble et de solidarité. Il a formulé le vœu de voir le Burkina Faso retrouver la paix et la stabilité. « Puisse Allah faire en sorte que l’année prochaine, chaque déplacé organise le Ramadan chez lui », a souhaité M. Nakanabo.

Yacouba SAMA
Lefaso.net