Crise de l’UNPCB : Des Agriculteurs de la Boucle du Mouhoun menacent de boycotter la production cotonnière

Publié le dimanche 12 avril 2015 à 08h35min

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Crise de l’UNPCB : Des Agriculteurs de la Boucle du Mouhoun menacent de  boycotter la production cotonnière

Ce vendredi 10 avril 2015, des pourfendeurs de l’actuel Bureau exécutif de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPC B) ont rencontré la presse et des agriculteurs de coton de la Boucle du Mouhoun. Il a été question de la rencontre du 3 avril entre les protagonistes, les sociétés cotonnières, les services techniques et le ministère de l’Agriculture. A l’issue de la rencontre d’information et d’échange, les agriculteurs de coton se disent favorable à un audit mais demandent sans délai la suspension immédiate du Bureau exécutif actuel. Ils menacent de boycotter la production de coton, si Karim Traoré et son équipe continue de piloter l’UNPCB jusqu’aux prochaines pluies.

Informer la base sur les résultats de la rencontre qui a eu lieu le 3 avril à Ouagadougou entre les protagonistes, les sociétés cotonnières, les services techniques et le ministère de l’agriculture. Tel était l’objectif de la rencontre d’information et d’échange de ce vendredi 10 avril 2015 entre une délégation des pourfendeurs de Karim Traoré et son équipe et des agriculteurs de coton de la Boucle du Mouhoun, et la presse. Pascal Bicaba, semencier et producteur de coton a planté le décor en faisant un bref historique de la lutte entre pro Karim Traoré et anti Karim Traoré à la tête de l’UNPCB. Il a rappelé que débutée le 4 novembre 2014, la crise de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB) a enregistré, « des deux camps, plusieurs rencontres entre ceux qui pourfendent la gestion catastrophique de Karim Traoré et ceux qui le défendent, en passant par la marche et contre marche jusqu’à la rencontre dégénéré qui a nécessité l’intervention des forces de l’ordre ».

Monsieur Bicaba a indiqué qu’afin de trouver une solution durable à la crise au sein de l’UNPCB, le ministère de l’Agriculture a convié une 2e fois tous les acteurs. Selon Casimir Gnoumou, le principal conférencier du jour a souligné qu’au titre des mesures l’on retient principalement l’organisation et tenue d’un audit de 98 à nos jours (à partir du mois d’avril) sur la gestion de l’UNPCB ainsi que des unions provinciales. Et la tenue d’élections générales de la base au sommet (à compter de mai sous la supervision des services techniques et sociétés cotonnière).
Karim Traoré accusé de malversation et de détournement d’environ 800 millions
Les organisateurs de la rencontre d’information et d’échange disent être d’accord pour l’audit de 98 jusqu’à nos jours. Mais par principe explique monsieur Gnoumou Casimir, nous réclamons la suspension de Karim Traoré et son équipe à la tête de l’UNPCB. Pour eux la présence de Karim Traoré et son équipe peut jouer négativement sur la qualité de l’audit. Pour preuve, ils confient que dès les premiers jours de la crise, Karim Traoré a licencié le secrétaire comptable. Et en une semaine seulement il a trouvé un autre secrétaire comptable. Selon monsieur Gnoumou il pourra a se rythme soudoyer tous ceux qui peuvent faire des révélations à son encontre. Les initiateurs de la rencontre d’information et d’échange avec la base estiment que même sans cette raison, Karim doit suspendre ses activités de président dans la mesure où il est pris en flagrant délit. A cet effet, des documents ont été brandit à l’assemblée comme preuve attestant que le Président de l’UNPCB

Karim Traoré est auteur de malversation et de détournement d’environ 800 millions. Ils accusent Karim Traoré d’avoir été le pion de François Compaoré pour arnaquer les paysans au profit du financement de la campagne de Blaise Compaoré. Comme argument, monsieur Pascal Bicaba affirme qu’à sa grande surprise il vient d’apprendre la semaine passée que le prix du kilo de coton était à 225 contre le prix officiel qui était 235. Selon les pourfendeurs, les 10 francs coupés sur chaque kilogramme de coton étaient prévus pour financer la campagne de Blaise Compaoré. Et de s’interroger pourquoi malgré le départ de Blaise Compaoré, le coton continue à être acheté à ce prix ? A en croire les conférenciers Karim Traoré se serait déjà fait d’autre relation pour se couvrir. Si non estiment-ils, « il a reconnu les faits devant nous et le ministre. Il n’attend en réalité que d’être demi de ses fonctions par le gouvernement ». Ils affirment également que Karim a soudoyé les présidents provinciaux avec 3 millions chacun. Chose qui fait selon eux que ces derniers ne peuvent véhiculer aucune information fiable sur le disfonctionnement de l’UNPCB. Monsieur Gnoumou conseille, « il ne faut pas prendre des miettes pour hypothéquer l’avenir de la filière et la gestion de la structure. N’ayons pas peur, le soleil de la vérité est sorti sur le Burkina Faso. Il faut qu’on se batte pour préserver cet or blanc qui est notre économie. Soyons intègre, l’intégrité est un pouvoir ».

Le boycott de la production cotonnière comme moyen de pression

Selon les pourfendeurs de monsieur Karim Traoré, si rien n’est fait pour le suspendre à la tête de l’UNPCB, à l’instar du Mali, les agriculteurs de coton vont boycotter la saison 2015/2016. « Nous allons syndiquer la filière, prendre notre indépendance, notre autonomie. Nous a avons le droit de ne pas cultiver du coton sur nos parcelles ». Un appel qui a eu un écho favorable chez les participants. En effet, les agriculteurs ont plébiscité et tous ont voté « oui » pour la non production du coton au cas où Karim Traoré reste à la tête de la filière jusqu’au début de la saison agricole. Pour eux l’audit est nécessaire mais Karim ne peut pas diriger la structure jusqu’à la fin de l’audit. Ils proposent alors la mise en place d’un comité ad hoc ou comité de transition qui sera composé des opposants à Monsieur Karim Traoré et des pro Karim ainsi que les services techniques. Pour les conférenciers, les rencontres d’information et d’échange, loin d’une inimitié contre monsieur Karim Traoré, s’inscrivent dans le souci de la préservation de la filière. Et dans le souci de trouver une solution avant la saison prochaine. Ainsi pour Elisée B. Sama, il faut travailler à trouver le juste milieu pour éviter le pire. Il faut négocier pour éviter ce qui est arrivé en 2011.

Ibrahima Traoré
Lefaso.net

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