22% de maïs, 73% de fonio et 13% de fruits et légumes du Burkina sont produits dans la Boucle du Mouhoun

Publié le vendredi 5 septembre 2014 à 12h41min

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22% de maïs, 73% de fonio et 13% de fruits et légumes du Burkina sont produits dans la Boucle du Mouhoun

La Boucle du Mouhoun présente d’énormes potentialités économiques. Elle est réputée, avec la région des Hauts Bassins et des Cascades, être l’une des plus productives en matière agricole. Et elle enregistre la plupart du temps des excédents céréaliers. On dit d’ailleurs de la Boucle du Mouhoun qu’elle le « grenier du Burkina ». L’élevage est la seconde activité de la région. Le cheptel est numériquement important et diversifié. Il représente 8% des effectifs nationaux. A côté de l’agriculture et de l’élevage, la pêche, l’artisanat, l’industrie se développent tout doucement dans la région.

Le pus grand producteur et le plus gros marché à céréales du Burkina Faso s’appelle la Boucle du Mouhoun. Elle représente 15% de la superficie cultivée et autant de la production à l’échelle nationale, soit un rendement moyen d’une tonne à l’hectare. L’agriculture dans la région de la Boucle du Mouhoun est dominée par les céréales qui constituent l’alimentation de base des populations. Les principales céréales cultivées sont : le sorgho, le mil, le maïs, le riz et le fonio. Le bilan céréalier de la région est excédentaire de 2001 à 2006 et s’accroît continuellement au fil des années.

Grande région productrice de produits maraîchers

Les superficies totales aménagées dans la région de la Boucle du Mouhoun sont estimées à plus de 2500 ha en 2006. C’est essentiellement des bas-fonds rizicoles et de périmètres irrigués. À la faveur des périmètres irrigués de la vallée du Sourou, la Boucle du Mouhoun, est l’une des grandes régions productrices de produits maraîchers. En plus des oignons, choux, tomates et aubergines, la région produit plus du tiers de la production nationale de haricot vert et de pomme de terre.

Les provinces des Banwa et de la Kossi sont respectivement grandes productrices de piment et de laitues. L’oignon, le haricot vert et la tomate sont produits essentiellement au Sourou. Après ces trois spéculations, viennent par ordre d’importance la pomme de terre, le chou, l’aubergine et le piment.

un potentiel de superficies exploitables estimé à 30 924 ha !

En sus des produits céréaliers et maraîchers, la Boucle du Mouhoun fait des prouesses dans la production des cultures de rente. En effet, le bassin dit cotonnier du Burkina s’étend sur le sud de la Boucle du Mouhoun. Dans cette partie de la région, le coton est de loin la première culture de rente. Le coton qui est entièrement payé par la Société des Fibres Textiles ( SOFITEX ) est selon les résultats de l’Enquête Burkinabé sur les Conditions de Vie des Ménages (l’EBCVM) réalisée en 2003, la seconde source de revenus des paysans.

Durant les sept dernières campagnes agricoles, les superficies moyennes emblavées pour le coton sont de l’ordre 83 372 hectares soit 62,05% de l’ensemble des superficies de rente. Les autres culures de rente par ordre d’importance sont : l’arachide,le niébé, et le sésame.

En somme, en terme d’agriculture, la région de la Boucle du Mouhoun dispose d’un potentiel de superficies exploitables estimé à 30 924 ha, un potentiel en eaux souterraines estimé à 24 200 millions m3, un potentiel en eaux renouvelables estimé à 1 400 millions m3.

On y note aussi l’existence de 39 ouvrages de retenues d’eau, l’existence du lac du Sourou avec une capacité de stockage de 250 m3 et des systèmes pour l’irrigation pour les fruits, légumes, riz sur 5000 à 10 000 ha de terres inondables), l’existence du site aménagé de la vallée du Sourou (30 000 ha), l’existence d’un cours d’eau pérenne, le fleuve Mouhoun. Tous ces facteurs justifient le niveau de production relativement élevé faisant de la région le « grenier » du pays avec 22% à la production nationale de maïs, 73% de la production nationale de fonio et 13% de la production de fruits et légumes.

Élevage

L’élevage reste, après l’agriculture, une activité socioéconomique majeure dans la Boucle du Mouhoun. Cette place de choix s’explique en grande partie par les conditions favorables à l’épanouissement de ce sous-secteur. La Boucle du Mouhoun dispose d’un important cheptel numériquement important et diversifié. Il est estimé à 8% des effectifs nationaux. Selon l’Institut national de statistique et de la démographie (INSD), en 2003, les Bovins étaient estimés à 645 582 têtes (contre 7 311 544 au plan national), les ovins à 550 096 (contre 6 702 640 au plan national), les caprins à 863129(contre 10 035 687 au plan national) et la volaille à 3 825 461 (contre 30 756 683 pour le pays) ;

L’élevage bénéficie de la disponibilité de résidus agricoles et des sous produits agro-industriels, de l’existence d’un potentiel de zones pastorales estimé à 370 000 hectares. L’existence de parcours pour le bétail d’environ 69% de la superficie de la région, d’un abattoir frigorifique moderne à Dédougou, et l’existence de cliniques et de cabinets vétérinaires privés constituent d’énorme atouts pour le développement de l’élevage.

Industrie

Le sous-secteur industrie du « grenier » du Burkina reste embryonnaire. Il est composé de deux usines de la Société des fibres textiles (SOFITEX) respectivement situées à Dédougou et à Solenzo. Et la Société de Production Industrielle du Mouhoun (SOPRIMO), créée en 1995. A ceux-ci s’ajoute deux Boulangeries. On note aussi l’existence de trois petites unités de décorticage de riz dans la vallée du Sourou. L’activité de ces unités industrielles est intégrée à l’agriculture et l’élevage qui utilisent leurs sous produits.

En ce qui concerne les industries extractives, la Boucle du Mouhoun possède des formations géologiques favorables pour contenir des gisements miniers. On peut citer : la galère massive et Gandana dans le département de Kiembara ; les gîtes d’or de Mana, Wona Fobiri et Niafé dans les régions de Bagassi et de Safané dont les études de faisabilité sont en cours ; les gîtes d’or de Tourouba dans le département de Lankoé où l’Etat a installé, à titre pilote, une unité d’extraction en vue de l’amélioration de la récupération de l’or par les artisans miniers. Par le passé, la mine d’or de Poura a procuré des emplois et revenus à plusieurs travailleurs de la région. Son redémarrage est prévu pour très prochainement.

Pêche

Cette activité est principalement menée autour du fleuve Mouhoun, le fleuve Sourou et les retenus d’eau comme celui du barrage de Pâ, de Petit Balé. Les données récoltées durant toute l’année de 2007 donnent un total de 113 735 kg de poissons frais et 113 099 kg de poissons fumés soit 226 834 kg de poissons.
Les pêcheurs sont organisés en groupements puis en unions. Ils travaillent dans les pêcheries reparties sur l’ensemble de la région.

Ressources forestières

Les écosystèmes forestiers de la Boucle du Mouhoun regroupent 13 forêts classées et des forêts protégées par les populations locales. Il s’agit des forêts villageoises et bois sacrés. Ils représentent plus de 7 % de la superficie régionale. Trois des 13 forêts classées sont concédées à des opérateurs pour la petite chasse. Cinq (05) forêts classées disposent de plan d’aménagement. C’est notamment Nosébou, Kari, Ouoro, Toroba, Tissé. L’ensemble des forêts classées est situé le long du fleuve Mouhoun dont la longueur est estimée à 200 km. Il s’agissait de préserver cet important cours d’eau international permanent. On note l’existence d’un important potentiel ligneux de l’ordre de 52 525 m3 et une niche écologique dans la Vallée du Sourou de 30 000 ha. A cela s’ajoute le potentiel appréciable en fruitiers sauvages Karité, Néré.

Artisanat

Il faut retenir aussi que la région a des potentialités surtout dans l’artisanat d’art. Plus précisément dans la teinture, poterie et sculpture et dans l’artisanat de production à savoir la vannerie et la forge. L’artisanat de service n’est pas encore très développé. Dans l’ensemble, le secteur évolue dans l’informel et les produits commercialisés sont de faibles valeurs ajoutées. Cependant, l’organisation des artisans en corps de métiers, l’existence de plusieurs corps de métiers dans l’artisanat, l’existence de Mutuelles d’Epargnes et de Crédits aux Artisans et aux Producteurs (MECAP), font de véritables atouts pour le développement de l’artisanat dans la Boucle du Mouhoun.

Le commerce

Le commerce occupe une place importante dans la vie des populations de la région de la Boucle du Mouhouun. Il est devenu aujourd’hui l’activité principale de certains acteurs du milieu et concerne principalement l’achat et la vente de céréales, de marchandises diverses de consommation, de pièces détachées et de matériaux de construction.

Le commerce s’organise essentiellement autour des productions agro-pastorales et des produits manufacturiers. S’agissant des infrastructures commerciales, elles sont constituées d’infrastructures commerciales définitives généralement les boutiques et les hangars. Ces infrastructures se rencontrent surtout dans les chefs lieux des provinces et dans une moindre mesure dans certains chefs lieu de département.

Ibrahima TRAORE
Source : Monographie de la Boucle du Mouhoun

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