Boucle du Mouhoun : l’insécurité au cœur de la première session de concertation des acteurs de l’inclusion financière

Publié le vendredi 16 septembre 2022 à 16h49min

PARTAGER :                          
Boucle du Mouhoun : l’insécurité au cœur de la première session de concertation des acteurs de l’inclusion financière

La première session de l’année 2022 du Cadre régional de concertation des acteurs de l’inclusion financière (CRC-AIF) de la Boucle du Mouhoun a ouvert ses portes dans la matinée du jeudi 15 septembre 2022 à Dédougou. L’objectif recherché au terme de cette rencontre est la promotion de l’inclusion financière à travers la mobilisation de plus de populations dans le processus de croissance et de développement dans un contexte marqué par l’insécurité, selon le secrétaire permanent pour la promotion de l’inclusion financière (SP-PIF) Lin Hien.

« Problématique de l’accès aux produits et services financiers dans le contexte sécuritaire actuel », c’est sur ce thème que s’est déroulée la première session ordinaire de l’année 2022 du Cadre régional de concertation des acteurs de l’inclusion financière (CRC-AIF) de la Boucle du Mouhoun.

Le choix de ce thème s’explique, à en croire les organisateurs, par le contexte d’insécurité avec son corollaire de déplacements forcés des populations, la fermeture d’agences et de points de services financiers ainsi que la destruction d’unités de production et des pertes d’actifs des personnes victimes du terrorisme. Face à cette situation qui ne favorise pas le développement de la finance inclusive, il est de bon ton de conjuguer les intelligences des acteurs locaux de promotion de l’inclusion financière. Ce, dans le but de parvenir à une synergie d’actions qui met au centre des préoccupations la résilience économique et financière des populations de même que la pérennité des prestataires de services financiers.

Jean Robert Traoré, directeur régional de l’économie et de la planification de la Boucle du Mouhoun

Selon le secrétaire permanent pour la promotion de l’inclusion financière (SP-PIF) Lin Hien, la tenue des cadres régionaux de concertation sur l’inclusion financière répond à la volonté de prendre en compte les spécificités régionales dans le processus d’ensemble de l’inclusion financière de toute la population du Burkina Faso à terme. Mais cette ambition rencontre de sérieux obstacles.

En effet, le secrétaire permanent souligne que l’objectif qui était déjà d’atteindre un taux d’inclusion financière de 75% en 2023 se révèle être impossible. « La première stratégie s’est donné pour objectif de réaliser 75% de taux d’inclusion financière en 2023. Mais avec les problèmes d’insécurité et de santé qui sont intervenus entre temps, nous ne pourrons pas atteindre cet objectif et il se trouve que nous avons cette année un taux de bancarisation élargie inférieur à 40% », a expliqué Lin Hien. Ce taux, précise-t-il, ne prend pas en compte les utilisateurs des systèmes mobiles money comme Orange ou Moov qui ne font pas partie du système de bancarisation élargie.

Césarine Somé, représentant le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, s’est réjouie de la thématique choisie

Pour sa part, la représentante du gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun Césarine Somé a fait savoir que le gouvernement du Burkina Faso accorde une importance particulière à la question de l’inclusion financière. « C’est un levier important pour le développement car favorisant la participation des individus et des entreprises à la vie économique du pays, la création d’emplois, l’augmentation des revenus des populations, la consolidation de l’épargne intérieure privée et la réduction de la pauvreté », a-t-elle déclaré.

Madame Somé s’est réjouie du choix de la thématique avant d’affirmer qu’elle donne l’occasion aux acteurs régionaux d’échanger sur les préoccupations et de créer une synergie d’actions qui va contribuer à renforcer le processus de mise en œuvre de la stratégie nationale de la finance inclusive en vue de renforcer la résilience des populations durement éprouvées par la crise sécuritaire.

Les acteurs régionaux de la finance inclusive veulent adapter les services financiers au contexte sécuritaire actuel

Cependant, elle redoute l’impact de l’insécurité sur le processus. « Le contexte sécuritaire actuel produit également des effets néfastes sur l’environnement financier et impose de nouveaux défis en matière d’inclusion financière dans notre pays. Il met à rude épreuve les politiques d’inclusion financière entamées », a révélé le conseiller technique du gouverneur.

« Cette situation se traduit par un recul en matière d’accès et d’utilisation des produits et services financiers par les populations, notamment les acteurs du monde rural, les femmes, les jeunes, les petites et moyennes entreprises », a renchéri Césarine Somé.

Selon Lin Hien, secrétaire permanent pour la promotion de l’inclusion financière, l’inclusion financière rime avec le développement

Le directeur régional de l’économie et de la planification de la Boucle du Mouhoun Jean Robert Traoré, quant à lui, a fait comprendre que ce cadre régional de concertation se tient en prélude à celui national prévu en octobre prochain. Il s’agit pour les acteurs de la Boucle du Mouhoun de se pencher sur les préoccupations de l’heure en lien avec l’inclusion financière dans la région et de faire des propositions afin de contribuer au cadre national.

A l’issue de ce cadre de concertation, des propositions pourraient également être faites aux fins de soulager les souffrances des populations vivant dans des zones à fort défi sécuritaire, selon les dires de Jean Robert Traoré. « Les acteurs de l’inclusion financière de la région pourront faire des recommandations allant dans le sens d’alléger les procédures ou encore adapter les services financiers au contexte sécuritaire actuel », a soutenu le directeur régional.

Yacouba Sama
Lefaso.net

PARTAGER :                          
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique