Région cotonnière de Dédougou : La SOFITEX galvanise des femmes productrices de l’or blanc à Kona

Publié le jeudi 21 décembre 2023 à 13h51min

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Région cotonnière de Dédougou : La SOFITEX galvanise des femmes productrices de l’or blanc à Kona

Le groupement Gbadima des femmes productrices de coton de Kona, commune rurale de la province du Mouhoun dans la région de la Boucle du Mouhoun, a été à l’honneur le mardi 19 décembre 2023. Une équipe de la direction de la région cotonnière de Dédougou a effectué une visite sur l’aire de vente du coton produit par ces battantes. C’est un déplacement qui vise à donner de la visibilité à l’engagement des productrices et magnifier leur part contributive au développement local.

Les femmes sont en passe de devenir maîtresses de la production du coton à Kona, l’une des sept communes de la province du Mouhoun. Dans la localité, elles ont su se constituer en association pour peser de leur poids et faire entendre la voix de l’autre moitié du ciel dans la filière coton.

Au groupement Gbadima, ces femmes au nombre de 45 ont mérité, par leur bravoure, la visite d’une équipe de la direction de la région cotonnière de Dédougou sur le marché de vente de leur production au cours de la journée du 19 décembre 2023. « Ce sont de braves femmes qui exercent dans le domaine du coton avec efficacité », a témoigné Moussa Kaba, agent technique coton spécialisé dans le département de Kona. Il précise que le groupement féminin Gbadima, opérant depuis 2001, a emblavé environ 65 ha au cours de la dernière saison agricole avec un objectif de rendement de 63 000 kg de coton brut.

Le marché de coton du groupement Gbadima des femmes productrices de coton de Kona

Pour le directeur de la région cotonnière de Dédougou de la Société burkinabè des fibres textiles (SOFITEX), la sortie sur le marché coton du groupement féminin de Kona répond à la volonté de montrer le visage féminin de la production du coton. « Dans ce département, nous avons des pionnières qui montrent que l’activité peut être bien conduite par des femmes à la différence de ce qu’on a toujours pensé que seuls des hommes peuvent être au-devant », a affirmé Adama Ben Harouna Djiré. Avouant que la campagne qui s’achève inaugure des résultats très satisfaisants, le directeur a confié que le groupement féminin ne traîne aucun impayé interne du long de sa vingtaine d’années d’existence. « Elles ont une utilisation rationnelle de l’ensemble des facteurs de production mis à leur disposition. C’est un groupement féminin qui a de petites stratégies pour rentabiliser au mieux tout ce qu’on lui donne », a-t-il déclaré.

Adama Ben Harouna Djiré, directeur de la région cotonnière de Dédougou

Booster l’économie à toutes les échelles

Au nom des maris des productrices, Wonatié Yédan a reconnu que l’autonomisation des femmes exprimée dans les champs de coton ne pose aucun problème dans les foyers. Mieux, il a confessé que la culture du coton par les femmes contribue au bien-être familial. Ce dernier de dire alors que si la femme gagne de l’argent, c’est considéré comme c’est pour le mari. D’où la générosité des hommes de Kona à céder des lopins de terre à leurs épouses et à les aider dans les travaux champêtres. A en croire le président de l’Union départementale des producteurs de coton de Kona, Passali Yé, les productrices de Gbadima participent de l’activité économique locale. « Chaque année, ce sont des dizaines de tonnes de coton qui sont vendues et l’argent sert à développer d’autres activités économiques pour les femmes », soutient-il.

Les femmes sont aidées dans les tâches par leurs époux.

Quant à la présidente du groupement féminin, Mouoton Se, elle a expliqué que la volonté des femmes de voler de leurs propres ailes est venue du fait qu’avant, les retombées de la production cotonnière étaient concentrées entre les mains des hommes. Bien que ces femmes jouissent d’une certaine autonomie, elles gardent à l’esprit la complémentarité entre elles et leurs maris : tous doivent concourir à l’épanouissement de la famille et contribuer au développement de la commune de Kona, pense-t-elle. La cultivatrice a saisi l’opportunité pour relever quelques difficultés, tel le manque de site de stockage du coton et des intrants, vécues par son association. Par ailleurs les paysannes, par la voix de leur responsable, souhaitent une baisse du prix de l’engrais. Elles ont exprimé aussi un besoin pressant de tracteur en vue de mécaniser leur activité.

La présidente de Gbadima, Mouoton Se, a emblavé à elle seule 15 ha de coton

Le directeur de la région cotonnière de Dédougou a tenu à adresser des mots rassurants aux producteurs et productrices de coton de sa zone d’intervention. « On s’engage à mettre à leur disposition l’ensemble des facteurs de production nécessaires pour une production plus accrue en vue de générer des recettes qui vont booster l’économie nationale, régionale et locale », a conclu Adama Ben Harouna Djiré.

Yacouba SAMA
Lefaso.net

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