Enseignement de base : les acteurs de la Boucle du Mouhoun s’informent sur le continuum

Publié le dimanche 21 décembre 2014 à 13h22min

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Enseignement de base : les acteurs de la Boucle du Mouhoun s’informent sur le continuum

Le Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (MENA) a tenu une rencontre d’informations et d’échanges ce jeudi 19 décembre, avec les acteurs de l’éducation de la Boucle du Mouhoun. Selon les émissaires du MENA, il s’est agi de diffuser « l’information vraie et juste » sur le continuum éducatif en cours.

Le continuum éducatif est très souvent décrié à tort ou à raison. C’est au regard des griefs sur la réforme du système éducatif en cours que le Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (MENA) organise des journées d’informations et d’échanges sur le continuum éducatif dans les régions du Burkina. Les acteurs de l’éducation de la Boucle du Mouhoun étaient à l’honneur ce jeudi 19 décembre. La thématique du « transfert du préscolaire et du post primaire au MENA : défis et enjeux » était au centre des discussions. C’est le Secrétaire Général du MENA, Windson Emanuel Gobaga qui a planté le décor en esquissant les fondements du continuum. Il s’agit selon lui de doter le Burkina Faso d’un système éducatif performant et de qualité. Car si un enfant quitte l’école avant 10 ans, il se plonge au fur et mesure dans l’analphabétisme. Ce qui peut limiter sa participation au développement. Monsieur Gobaga se veut plus convaincant, si l’on s’en tient à l’ancien système, sur les 261 000 élèves ayant participé au certificat d’étude primaire, seulement 50 000 devait avoir accès à la classe de 6e. Et les 201 000 seront laissés à la merci de la déperdition scolaire dont à la longue à l’analphabétisme. « C’est pourquoi, se justifie le SG, nous gouvernement, nous avons voulu ouvrir le maximum de classes ». Avant de reconnaitre, « nous allons vite. Tout n’est pas réuni pour faire ce que nous devons faire. Les enseignants ne sont pas bien préparés, beaucoup de choses manquent au plan matériel notamment les infrastructures et les équipements et au plan des ressources humaines ». Mais relativise le secrétaire général, « Si nous voulons tout réunir avant de commencer nous allons mettre du temps. C’est pourquoi nous avons décidé de commencer. Au fur et à mesure nous allons corriger les imperfections et améliorer le système avec les contributions et suggestions des uns et des autres ».

Les responsables régionaux et les autres acteurs tirent la sonnette

La Directrice régionale, Angéline Neya/Donbwa de faire l’Etat des lieux de la mise en œuvre du continuum dans la Boucle du Mouhoun. « Sur 26 333 élèves qui devaient accéder au collège, la direction régionale de la Boucle du Mouhoun a réussi à placer 21 140 élèves. Soit un taux de 83, 94% d’absorption », se réjouit-elle. Car selon elle, le gouvernement a fixé un seuil d’absorption minimal de 75%. Une réussite qui s’est faite dans la douleur. En effet, face à l’insuffisance des salles de classe, indique Mme Neya, il a fallu 15 Collèges d’enseignement général (CEG) d’emprunt avec les enseignants vacataires. Des CEG mal équipés en tables-bancs, bureaux et chaises et aussi en logistique. Le manque du personnel se traduit par des directeurs à tout faire dans les CEG d’emprunt. Ils sont à la fois directeurs, plantons, secrétaires, et enseignants. A tous cela elle ajoute le problème institutionnel entre le Ministère de l’enseignement secondaire et supérieur (MESS) et le Ministère de l’enseignement national et de l’alphabétisation (MENA). La DR a aussi souligné que les promesses de dotation des équipements des CEG d’emprunt et les frais des vacations peinent à être une réalité. Madame Neya a profité de la présence des premiers responsables pour tirer la sonnette d’alarme : « Il faut trouver des solutions sinon il y a beaucoup de difficultés ».

Les premiers responsables restent sereins et beaucoup plus optimistes

Un chapelet de problèmes qui n’affolent pas pour autant les émissaires du MENA. Pour le Directeur général sectoriel, Edouard Ilboudo, les problèmes ci-dessus évoqués ne sont rien d’autres que les défis que le ministère doit relever dans les trois ans à venir. A l’en croire, le MENA s’est muni d’un plan triennal dont la mise en œuvre va juguler tous ces problèmes dans les 3 ans à venir. Pour lui, « le système n’est pas écrit déposé pour attendre une quelconque application. On avance, on corrige et ça continue ». Ainsi, Monsieur Ilboudo se veut beaucoup plus optimiste en donnant plus de détails sur le nouveau système. « La réforme du système ne se limite pas seulement au continuum. D’ailleurs de nouveau curricula pour les trois niveaux d’enseignement notamment le préscolaire, le primaire, le post primaire sont déjà disponible ». Il indique qu’il est prévu que les ENEP soient transformées en INAFEB, Institut national de formation de l’enseignement de base. Pour y accéder, il faudra nécessairement avoir le Baccalauréat. A leur sortie, souligne le directeur général sectoriel, les enseignants auront un profil interdisciplinaire qui devrait leur permettre d’intervenir dans les trois niveaux d’enseignement. A cet effet, les établissements seront construits en Complexes intégrés d’éducation de base où l’enfant peut faire, s’il le souhaite, le préscolaire jusqu’au post primaire en passant par le primaire dans le même complexe. Pour atteindre ces objectifs de la réforme, Monsieur Ilboudo sollicite l’adhésion et la contribution ou tout au moins la compréhension des uns et des autres.

En tout état de cause, pour les acteurs à la base même si la réforme présente des atouts certains, il reste que les mesures d’accompagnement promis et prévus doivent nécessairement suivre.

Ibrahima TRAORE
Lesfaso.net

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