Réhabilitation du Marché central de Dédougou : les commerçants refusent un éventuel déplacement sans le déblocage de tous les 950 millions

Publié le lundi 20 octobre 2014 à 22h05min

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Réhabilitation du Marché central de Dédougou : les commerçants refusent un éventuel déplacement sans le déblocage de tous les 950 millions

Le comité syndical du grand marché a encore battu le pavé le samedi 18 octobre 2014. Suite à une assemblée générale tenue le 09 octobre les commerçants estiment qu’en se basant sur le plan que l’architecte leur a présenté le 7 octobre, les 350 millions débloqués par le gouvernement ne peuvent pas construire le tiers du marché. Ils revendiquent donc le déblocage de tout le budget de 950 millions pour accepter un éventuel déménagement pour le début des travaux de réhabilitation.

Les commerçant ont rappelé que « la construction du marché central de Dédougou a commencé en 1998 et depuis lors, les travaux sont loin d’être achevés après la réalisation de deux tranches. Sommés de déménager pour les travaux, de nombreux commerçants ont fait faillite ». C’est pourquoi, explique le Comité syndical du grand marché, « les commerçant se sont mobilisés encore ce samedi 18 octobre 2014 pour demander au gouvernement d’allouer les fonds nécessaires pour la construction du marché central de Dédougou ». La promesse de l’Etat de débloquer 350 millions sur les 950 millions pour la réhabilitation du marché ne les enchante pas. Car se défendent-ils « les 350 millions ne peuvent pas construire le tiers du marché selon le plan présenté par l’architecte ». Et pourtant à les croire « depuis 2009, la commune n’a rien inscrit dans son budget au titre des investissements pour améliorer les conditions d’existence des commerçants du grand marché ». Ils jugent aussi qu’à deux mois de la fête, la mairie aura toutes les difficultés à trouver un espace viable pour les commerçants au cas où ceux-ci devaient même se déplacer pour faciliter les travaux. Pour le reste, les commerçants disent que malgré qu’il soit établi « que le marché est la vitrine ou le poumon économique d’une ville, ils ne sentent pas une volonté manifeste de la part du gouvernement de construire le marché de Dédougou ». Pour, disent-ils, rendre justice à ceux qui se saignent pour s’acquitter de leurs obligations fiscales. Les commerçants donnent comme preuves de leur allégation « la volonté des gouvernants de mettre en place le sénat et de convoquer un référendum à coup de milliards » tandis qu’eux « sont sur le point d’être exclus de la fête commémorative de l’indépendance. Sur les plancardes des manifestants l’on pouvait lire « Non au 11 décembre sans marché. Vive le 13 décembre ». « 16 ans de flatteries, ça suffit. Fils et filles du Mouhoun, tous unis nous vaincrons ». « Alors ! Halte au pillage de notre or et de notre coton ».

Monsieur le maire se veut légaliste, « les infrastructures marchandes comme le marché relèvent de la mairie ».

Après la réception de la déclaration des manifestants, le Maire de la commune de Dédougou Abdel Dabakuyo a promis de la transmettre à qui de droit « puisqu’ils m’ont donné un mot destiné aux plus hautes autorités ». Cependant, ce dernier se veut légaliste. « Sinon c’est avant hier que j’ai reçu leur requête pour la marche d’aujourd’hui. J’ai développé des initiatives pour pouvoir les rencontrer, j’ai invité certaines personnes ressources à les rencontrer pour essayer de leur faire comprendre qu’on comprend leurs préoccupations. Mais je reste dans la légalité hein. Parce que je me dis que les infrastructures marchandes comme le marché relèvent de la mairie ». Monsieur le maire dit « comprendre les commerçants parce que le marché qui est là vaut 15 ans et il n’est pas fini ». Cependant il pense que les commerçants font l’amalgame parce que pour eux ça sera la même chose.

Alors que de l’avis de Monsieur Dabakuyo le plan de réhabilitation actuel du marché central « est un projet ambitieux avec des projections à long terme qui doit être étalé sur les 5 ans de son mandat et même au delà. « Parce que vous savez qu’ailleurs les gens font des projections sur 30 à 50 ans. Nous devons aussi apprendre à le faire » s’est-il justifié. Abel Dabakuyo a promis que Chaque année la commune va inscrire quelque chose dans le budget. Elle va aussi utiliser ses relations avec ses partenaires à savoir la coopération décentralisée et pourquoi pas les partenaires techniques et financiers au plan national pour la mobilisation des fonds. Surtout qu’il y a des structures qui financent au plan national les infrastructures marchandes des communes. Pour conclure, le bourgmestre de Dédougou lance un appel à tous les fils et filles de la commune de laisser parler leur cœur pour que ce projet ambitieux se matérialise.
Ibrahima TRAORE
Lefaso.net

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